Viticulture: Les mastics à base de goudron de pin, très bonne protection des plaies de taille face à l’agent de l’eutypiose

Les mastics à base de goudron de pin les plus performants pour protéger les plaies de taille
Les études menées par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) montrent la très bonne efficacité des mastics à base de goudron de pin pour protéger les plaies de taille face à l’agent de l’eutypiose.

Les mastics à base de goudron de pin assurent une très bonne protection des plaies de taille face à l’agent de l’eutypiose, lorsque les contaminations ont lieu le lendemain ou quinze jours après la protection. C’est le principal résultat d’une étude IFV menée au vignoble pendant deux années consécutives (2010, 2011), qui a porté sur la comparaison de différents badigeons vendus dans le commerce en protection des plaies de taille et de produits à protection hydrofuge comme les lasures. Les tests ont été effectués à deux périodes de taille, l’une précoce (décembre) et l’autre plus tardivement (février).

Les plaies protégées par les badigeons ont été ensuite inoculées de manière artificielle en période pluvieuse par les unités contaminatrices du champignon de l’eutypiose le lendemain ou quinze jours après la protection. Comparés au produit Escudo constitué de flusilazole et de carbendazime, qui fut interdit en raison de sa toxicité, les goudrons de pin présentent une efficacité équivalente, voire meilleure lorsque les plaies subissent des niveaux de pluie importants.

Les autres produits testés, comme les lasures ou ceux constitués d’huiles végétales et de résines, présentent des efficacités beaucoup plus faibles, voire nulles. Même si visuellement l’état de la plupart de ces différents badigeons paraît être de meilleure tenue plusieurs mois après la protection que les goudrons de pin, ils ne permettent pas cependant une protection aussi efficace.

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Les goudrons de pin restent la meilleure façon de protéger les plaies de taille à l’égard du champignon de l’eutypiose

La pulvérisation, technique séduisante, mais illusoire
Cette étude fait suite aux travaux de l’IFV montrant que la protection des plaies de taille par une substance active appliquée par pulvérisation est illusoire. En effet, contrairement au badigeonnage, la pulvérisation d’un produit n’apporte jamais suffisamment de matière active sur une plaie de taille pour empêcher le développement du champignon de l’eutypiose, surtout s’il est localisé profondément dans les vaisseaux après la contamination.

Déjà en quantités insuffisantes au niveau des tissus ligneux sous-jacents à la plaie de taille, la matière active se retrouve en de plus faibles quantités encore au moment des périodes de contamination, car le produit est dilué par les pluies.

La prophylaxie, mesure indispensable pour lutter contre l’eutypiose

Le badigeonnage des plaies, notamment par les goudrons de pin, reste donc la meilleure façon de protéger les plaies de taille à l’égard du champignon de l’eutypiose. La taille tardive, plus particulièrement celle réalisée en période des pleurs, permet d’éviter également les contaminations.

Ces mesures doivent être impérativement accompagnées par une prophylaxie soignée. Effectuée avant chaque période de taille, elle consiste à éliminer tout cep mort, toute partie de la plante morte (bras, cornes) et tout cep manifestant des symptômes d’eutypiose sur la partie herbacée pendant la période végétative (rabougrissement des rameaux).

Tous ces ceps peuvent héberger le champignon qui, deux heures après le début d’une pluie, se dissémine et peut contaminer les plaies de taille environnantes.

Philippe Larignon, Chef de Projet maladies du bois, IFV, Pôle Rhône-Méditerranée
Réalisée grâce à la participation financière de FranceAgriMer et du Casdar.

eutyp

Gilbert

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