Le territoire du Royans-Vercors poursuit sa croissance démographique initiée au début des années soixante. Les nouvelles populations sont souvent des familles avec enfants. La cohabitation de ces nouveaux arrivants relativement aisés avec une population vieillissante engendre des besoins nouveaux d’équipements et de services à la population.
Le nord du Royans-Vercors devient de plus en plus résidentiel, les arrivants occupant le plus souvent un emploi en dehors du territoire. Ceci induit une forte progression des déplacements quotidiens, surtout à destination de Grenoble.
L’économie repose principalement sur les services à la population et sur le tourisme.
Le Royans-Vercors est un territoire rural et montagneux situé dans les départements de l’Isère et de la Drôme. Il couvre le nord du Parc Régional du Vercors. Peu peuplé, il est composé de 25 communes dont 22 sont rurales.
Toutes appartiennent à l’une des trois communautés de communes, Massif du Vercors, Pays de Royans et Vercors. Villard-de-Lans, au cœur du massif, est la commune la plus importante, avec 4 000 habitants. Elle rayonne sur un bassin de vie regroupant la moitié de la population du territoire.
Celui-ci s’organise également autour de Saint-Jean-en-Royans, située dans la plaine de l’Isère. Ces deux communes rassemblent un tiers des habitants du Royans-Vercors.
La forêt occupe une grande partie de l’espace. La densité de population est particulièrement faible, 29 hab./km² contre 48 hab./km² pour la zone de référence* et 143 hab./km² pour la région.
La présence de plusieurs stations de ski alpin et de ski de fond dans le nord du territoire, ainsi que les nombreuses boucles de randonnée, lui confèrent un caractère touristique durant toute l’année.
L’économie du territoire est essentiellement axée autour d’activités à destination des populations locales.
Un territoire bien équipé, mais avec des temps d’accès parfois importants
Le Royans-Vercors dispose de deux communes pôles de services intermédiaires (Villard-de-Lans et Saint-Jean-en-Royans) et de six pôles de services de proximité. L’offre de services y est bonne, comparable à celle de la zone de référence, en lien avec les activités que génère le tourisme. En revanche, l’accès à certains équipements moins nombreux est compliqué pour une part importante de la population.
Par exemple, pour les services de proximité, un peu plus d’un habitant sur quatre habite à plus de 7 minutes d’un cabinet dentaire, d’une boucherie ou d’une banque.
Comme dans de nombreux territoires peu denses, le risque est grand de voir les activités de services à la population se concentrer seulement dans les plus grandes communes, au détriment des bourgs moins peuplés. Ce phénomène s’amplifie pour l’accès aux équipements de la gamme intermédiaire. Le relief et les dessertes uniquement par des routes départementales expliquent cette situation.
Les temps d’accès aux équipements de la gamme supérieure sont souvent très importants. C’est notamment le cas dans les domaines de la culture et de la santé, 6 habitants du Royans-Vercors sur 10 étant, par exemple, à plus de 30 minutes d’un service d’urgence.
Si l’offre d’équipements paraît globalement satisfaisante aujourd’hui, la développer reste un enjeu pour l’attractivité du territoire qui accueille de nouveaux actifs, mais qui doit aussi accompagner le vieillissement de sa population.
Dépendance
Si l’intensité des déplacements domicile-travail en direction du Royans-Vercors n’a pas évolué au cours de la dernière décennie, les mouvements pendulaires d’actifs résidents vers l’extérieur se sont en revanche fortement développés.
La relative autonomie du Royans-Vercors, due en partie à son enclavement, laisse ainsi place, dans le nord du territoire, à une dépendance de plus en plus importante vis-à-vis de son voisin grenoblois, le rendant ainsi un peu plus résidentiel.
En 2009, 39 % des actifs occupés quittent quotidiennement le territoire pour travailler ; ils étaient 29 % dix ans plus tôt. C’est nettement plus que dans la zone de comparaison (26 % en 2010, 21 % en 1999) et cela montre une amplification du phénomène.
Les actifs qui vont travailler en dehors de la zone partent essentiellement à destination de l’aire urbaine de Grenoble (59 %) et, dans une moindre mesure, vers celles de Romans-sur-Isère (9,5 %), Saint-Marcellin (8 %) et Valence (6 %). Le temps de trajet médian de ces actifs est élevé : 45 minutes contre 8 minutes seulement pour les navetteurs qui vont travailler dans une autre commune du Royans-Vercors.
L’augmentation importante des déplacements domicile-travail, qui se font exclusivement en voiture, peut devenir une préoccupation majeure pour deux raisons. D’une part, cette mobilité importante peut avoir un impact environnemental et dégrader la qualité de vie.
D’autre part, le renchérissement du coût financier de l’énergie peut, à terme, fragiliser les populations ou nuire à l’attractivité du Royans-Vercors. Les solutions d’avenir restent certainement liées au développement d’alternatives à la voiture.
Un territoire à vocation touristique
Cette vocation touristique est affirmée, avec une capacité d’accueil importante (hôtels, campings, résidences de vacances, gîtes et résidences secondaires). Le territoire compte, en moyenne, 221 lits pour 100 habitants. C’est certes un peu moins que dans la zone de comparaison (270 lits pour 100 habitants), mais nettement plus qu’en Rhône-Alpes (35 lits), région considérée comme très touristique.
De plus, les activités touristiques fonctionnent durant toute l’année ; l’hiver grâce aux stations de ski et l’été avec un nombre important de campings et de gîtes dispersés sur l’ensemble du territoire. De fait, les activités caractéristiques du tourisme regroupent une part significative de l’emploi total : 10,2 % des emplois, comme pour la zone de comparaison (10,4 %). Lors des pics d’hiver et d’été, cela représente 800 emplois.
L’enjeu économique du maintien de la diversité de l’offre touristique est donc manifeste.
Des reprises d’exploitations agricoles difficiles
L’activité agricole diminue comme partout, mais conserve son importance dans l’économie locale et fonde toujours l’identité du territoire. Ce secteur regroupe encore 6 % des emplois contre 2 % dans la zone de comparaison et en Rhône-Alpes.
La reprise des exploitations par de jeunes agriculteurs semble compliquée. La part des exploitants de moins de quarante ans est en baisse depuis dix ans. Ce mouvement, conjugué à celui des départs à la retraite, entraîne une forte baisse du nombre d’exploitations.
Entre 2000 et 2010, la superficie des exploitations a augmenté, passant de 34 à 49 hectares en moyenne. Le développement économique a suivi, et Royans-Vercors compte aujourd’hui plus de moyennes et grandes exploitations que de petites, alors que c’était nettement l’inverse en 2000.
Afin de mutualiser des investissements souvent lourds, la production au sein d’une structure collective de type GAEC se développe. En 2010, elles représentent 12 % des exploitations contre 4 % en 2000.
L’activité reste principalement orientée vers l’élevage avec la production de viande bovine et de lait. Cependant, le nombre de têtes de bovins est en baisse alors que celui des ovins est en nette progression.
Les cultures sont peu présentes, les surfaces étant principalement utilisées comme prairie, ou pour la production de fourrage.
L’accompagnement de cette mutation de l’agriculture par les acteurs locaux pourrait être un enjeu permettant de préserver l’identité du territoire et la qualité de son environnement.
Source Insee Rhône-Alpes
*Le territoire étudié est comparé à un territoire dit de “référence”, englobant à la fois le territoire étudié et des territoires ayant des caractéristiques similaires. Cinq territoires de référence sont définis : “les grandes agglomérations”, “les villes moyennes”, “le périurbain”, “le rural”, “les stations de montagne”. Le Royans-Vercors est comparé au territoire composé de “stations de montagne”. Cette zone de référence est constituée des communes du Chablais, du Mont-Blanc, de la Tarentaise-Vanoise, des Alpes Sud Isère, de la Maurienne et du Royans-Vercors.