Parler la langue du consommateur». C’est le défi ambitieux mais nécessaire que s’est lancé il y a quelques mois la filière viande.
Il verra progressivement le jour dans les rayons, grâce à la parution ce jour de l’arrêté de la DGCCRF donnant son feu vert pour la mise en place d’une nouvelle dénomination des morceaux, plus compréhensible par le grand public.
A l’origine de la démarche, un simple constat : les consommateurs passent beaucoup plus de temps dans le rayon boucherie libre – service que dans les autres rayons(1min30 en moyenne soit deux à trois fois plus longtemps qu’ailleurs) sans toujours tirer satisfaction de leur achat.
L’explication tient, en grande partie, à la méconnaissance des différents morceaux de viande, de leur qualité ou de leur spécificité selon leur usage culinaire.
En conséquence, trop de clients, seuls devant leur rayon, s’interrogent sur la qualité et le mode de préparation à réserver aux produits de boucherie qu’ils choisissent. Au final, leur achat de viande est trop souvent vécu comme une loterie où, de peur de perdre, certains clients n’osent même pas jouer !
Face au constat établi, les professionnels de la filière viande, en collaboration étroite avec la DGCCRF qui, dès l’origine de la réflexion, a pris conscience de l’intérêt d’un tel chantier et l’a soutenu,ont mis au point une nouvelle dénomination pour les viandes de bœuf, de veau et d’ovins vendues en libre-‐service, dans l’objectif d’aider le client à mieux comprendre, pour mieux acheter.
Concrètement, la nouvelle dénomination s’appuie sur 3 informations simples et essentielles qui ont fait l’objet de test-‐ consommateurs :
• le nom du morceau pour les morceaux bien identifiés, ou le type de morceau pour les morceaux méconnus
• le potentiel de qualité, exprimé par des étoiles
• le mode de cuisson
Grâce à ce nouvel étiquetage, le consommateur, mieux informé et mieux guidé, devrait tirer une plus grande satisfaction de ses achats de viande dans ce rayon.
Dès la genèse du projet, les professionnels de la filière viande ont placé le consommateur au centre de la démarche.
Ainsi, plusieurs études ont été menées et un avis favorable a été donné par le Centre National de la Consommation .Cela a permis d’aboutir à un diagnostic clair des attentes et besoins du consommateur français, corroborant l’intérêt de la nouvelle dénomination:
•Au-‐delà d’un besoin d’informations, il y a, chez le consommateur, un besoin très important de compréhension,
•Les jeunes consommateurs (c’est à dire les moins de 40 ans, consommateurs de demain) connaissent moins bien l’offre et les morceaux que leurs aînés,
•La nouvelle dénomination proposée par les professionnels de la viande est bien comprise des consommateurs, qui plébiscitent cette nouvelle «syntaxe »: les critères d’information sont les bons et le système d’étoiles est, d’après eux, opérant et immédiatement signifiants.
La DGCCRF, qui a publié ce jour l’arrêté officiel de mise en œuvre du dispositif, a participé et validé chaque étape du projet et les guides de découpe, conformes aux nouvelles annexes 1 bis, 2 bis et 3 bis de l’arrêté du 18 mars 1993 modifié. «
Pour compléter cette démarche, INTERBEV a mis en place un accord interprofessionnel, signé le 15 janvier 2014: cet accord rend obligatoire l’utilisation de la nouvelle dénomination des morceaux en libre -‐service et précise que les opérateurs et distributeurs concernés pourront l’appliquer à partir de la date de parution des nouvelles annexes de l’Arrêté du 18 mars 1993 de la DGCCRF.
Les nouvelles dénominations des viandes et leur étiquetage seront progressivement une réalité dans tous les rayons boucherie libre-‐service des grandes et moyennes surfaces.
D’ici fin 2014 la majeure partie des grandes et moyennes surfaces auront déployé et intégré ce nouveau dispositif.