Rhône-Alpes, une région riche en dépit d’inégalités territoriales

La région Rhône-Alpes affiche un niveau de vie médian parmi les plus élevés de France métropolitaine, le taux de pauvreté monétaire étant inférieur de deux points au niveau national.

Le territoire présente toutefois des inégalités de revenus.

Les niveaux de vie les plus élevés se trouvent dans les grands pôles urbains, qui hébergent aussi la majorité de la population la plus pauvre.

Dans les territoires ruraux de la Drôme et de l’Ardèche, plus défavorisés, l’effet des politiques de redistribution sur la composition des revenus est marqué.

En 2012, la moitié de la population rhônalpine a un niveau de vie supérieur à 20 600 euros, ce qui place la région au troisième rang derrière l’Île-de-France et l’Alsace. À titre de comparaison, le niveau de vie médian sur l’ensemble de la France métropolitaine est de 19 800 euros.

Rhône-Alpes, une région riche…

La composition du revenu disponible reflète les caractéristiques démographiques et économiques de la région. Ainsi, en écho à un taux d’activité rhônalpin plus élevé qu’en France métropolitaine, 70 % du revenu disponible est composé de salaires, traitements ou indemnités de chômage, soit deux points de plus qu’en métropole.

À l’inverse, en lien avec la jeunesse relative de la population rhônalpine, les pensions, retraites et rentes représentent seulement un quart du revenu disponible des ménages, proportion inférieure à celle de la plupart des régions. Les revenus du patrimoine comptent quant à eux pour 12 % du revenu disponible.

… abritant 750 000 personnes pauvres

Si la région Rhône-Alpes se distingue par un niveau de vie globalement élevé, elle affiche néanmoins des disparités de revenus. Ainsi, l’indicateur de dispersion du revenu disponible, qui quantifie les inégalités entre le cinquième de la population le plus riche et le cinquième le plus pauvre, s’élève à 4,4 : si ce rapport est comparable à celui observé en France métropolitaine, Rhône-Alpes est la cinquième région la plus inégalitaire au regard de ce critère.

Les revenus des habitants les plus riches expliquent ces écarts, en particulier à cause des hauts salaires. Le revenu disponible des 10 % les plus riches est supérieur à 38 800 euros, plaçant la région au troisième rang derrière l’Île-de-France et l’Alsace.

Plus globalement, les régions du sud et du quart nord-est de France métropolitaine affichent d’importantes disparités de revenus, à la différence des régions situées au centre et à l’ouest.

Si les disparités de revenus sont marquées, le taux de pauvreté rhônalpin est toutefois modéré. Il s’élève à 12 %, contre 14 % au niveau national. Environ 750 000 personnes ont un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.

Des disparités géographiques marquées

La comparaison des revenus sur le territoire met en évidence une opposition manifeste entre le nord et le sud de la région. Le sud se distingue par des niveaux de vie médians assez faibles, associés à un taux de pauvreté plutôt élevé.

C’est en particulier le cas des zones rurales de la Drôme et de l’Ardèche (hors vallée du Rhône), marquées par un vieillissement de la population couplé à un nombre important de retraités d’un niveau modeste.

Dans ces deux départements, le taux de pauvreté approche les 15 %, tandis que le niveau de vie médian n’y dépasse pas 19 000 euros.

Un niveau de vie similaire est relevé dans la Loire, qui subit encore les effets de la désindustrialisation ; toutefois, ce département affiche un taux de pauvreté légèrement plus faible (14 %).

Le nord de la région présente un niveau de précarité généralement modéré et des conditions de revenus favorables. Le département de la Haute-Savoie en est le principal exemple : le niveau de vie médian, qui s’élève à près de 23 700 euros, y est le plus élevé parmi les départements français hors Île-de-France. Conjointement, moins de 10 % des habitants sont pauvres.

La proximité de la métropole genevoise, qui génère d’importants flux de travailleurs transfrontaliers, explique en partie ces conditions de revenus favorables.


Figure 2 - Le sud de Rhône-Alpes est plus pauvre que le nord
Source : Insee, Filosofi 2012

Des disparités marquées sont relevées au sein des villes, en lien avec leur structure. Ainsi, dans la plupart des aires urbaines, ce sont les villes-centres qui comprennent la majorité des ménages pauvres, en particulier les bénéficiaires de minima sociaux.
C’est par exemple le cas des communes de Saint-Étienne, Roanne, Valence et Vienne, où le taux de pauvreté est supérieur à 20 %. Le constat est le même à Grenoble, où cette proportion s’élève à 18 %, alors même que l’aire urbaine est globalement favorisée.

Gilbert

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