Cultiver les passions, pour éviter le fanatisme…

L’émission Prodige sur Antenne 2 avait un peu  l’air de l’école des fans, avec autant de tendresse pour les jeunes candidats, mais avec un niveau élevé de performance artistique.

On y voyait défiler des jeunes ou  très jeunes, qui, en quelques minutes nous faisaient partager  leur passion et leurs capacités que ce soit sur le chant, la musique ou la danse. On ne pouvait rester insensible à cet étonnant spectacle où les enfants  venaient faire partager le plaisir de leur passion avec un public, avec la télévision et des millions de téléspectateurs. Que l’on aime ou pas, j’étais pour ma part subjugué par le talent et l’aisance ;  quelle réussite, quelle émotion et quelle qualité !

Etonnantes performances entre les petits doigts  de 8 ans qui s’agitaient sur le piano,  la  voix travaillée d’un Ave Maria,  la grâce de la jeune harpiste, l’envie de réussir et l’agilité des danseurs.

Ces passions sont une chance,  elles sont une force pour notre société. Nous nous devons de les  mettre en valeur dès le plus jeune âge.  Il faut être vigilant à ce qu’elles ne deviennent pas envahissantes au point d’en oublier la vie en société et les règles  du collectif. Mais c’est justement  lorsque  les jeunes n’éprouvent plus de passion, que la société risque d’exploser. Car ils se tournent vers d’autres  pistes, rejet, drogues, alcool, fanatismes, extrémisme, violences…

Sans vouloir faire du jeunisme qui est aussi une forme d’excès, il semble important de donner aux jeunes la place qu’ils méritent. Et la preuve était faite encore hier soir, qu’ils sont capables de se dépasser, pour faire mieux et faire plaisir. Ils démontraient sans artifice,  et tout naturellement qu’ils prenaient plaisir à naviguer sur les cordes du violon, autant qu’à  le faire  partager. Et quelle compétence !

Quand on tombe dans le pessimisme, quand plus rien ne va,  une émission comme celle- là, nous remet plein d’espoir sur ce qu’on pourrait faire demain de notre société. Faire confiance, accompagner des passions, favoriser l’accès à la musique, au sport, à l’artisanat ou d’autres métiers manuels, et à divers intérêts,  c’est aussi inculquer le fait qu’il n’y a de satisfaction que dans l’effort et le travail, le respect des règles et le partage du plaisir, la complémentarité avec la vie familiale et professionnelle.

Faisons en sorte que l’année qui vienne, soit bénéfique à l’éveil de passions nouvelles, pour nos enfants, nos ados et tous  ceux qui ont du temps libre.  Et que chacun   puisse être perçu, non pas comme le meilleur ou le moins bon, le plus riche ou le « sans le sou » mais comme un réel  intérêt, une étonnante  curiosité, ou une reconnaissance.  C’est cela sûrement qui manque  à la cohésion de notre société.

N’était-ce  pas aussi un des objets de l’égalité des chances? Alors, il nous reste du chemin à parcourir dans nos banlieues, dans notre façon de concevoir l’enseignement, d’aménager  nos  villages, de pratiquer   l’insertion, de percevoir le bien vivre ensemble.

Certains s’y sont attelés, on n’en  voit pas  encore beaucoup de lisibilité. Mais  les amalgames, et les tensions que l’on vit  ou que l’on provoque aujourd’hui, nous obligent à la réussite.  Et en lui  confiant toutes les libertés de notre  république, notre jeunesse se  fera un plaisir à imaginer un avenir où chacune des  passions sera le ciment des diversités et des tolérances…

Bonne année

DidierVillard

Gilbert

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