PNR du Vercors : entre tourisme et périurbanisation

Le Parc naturel régional du Vercors est un espace préservé situé au sud-ouest de l’agglomération grenobloise. Très peu dense, le territoire voit toutefois sa population augmenter de façon régulière.

En particulier, le nord du territoire attire de nouveaux habitants en provenance de Grenoble. Ceux-ci sont en général de jeunes actifs avec enfants, accédant à la propriété en maison individuelle. La moitié des actifs résidants travaillent à l’extérieur du territoire, en particulier les salariés qualifiés.

L’économie du Vercors repose avant tout sur le tourisme alpin, mais aussi sur l’industrie légère ainsi que sur les services à la population.

Créé en 1970, le Parc naturel régional (PNR) du Vercors s’étend sur 76 communes, à cheval sur les départements de la Drôme et de l’Isère. Son territoire, d’une superficie de 186 000 hectares, est principalement situé dans le massif du Vercors, entre la vallée de l’Isère, au nord, et le Diois, au sud.

Il compte 46 200 habitants en 2012. Territoire étagé au relief assez atypique, il culmine à près de 2 400 mètres d’altitude au Grand Veymont. Sa géographie favorise les activités de sport et de loisirs. Sa situation, aux portes de Grenoble au nord et proche de Valence au sud-ouest, permet le développement d’un tourisme familial et de proximité.

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Un territoire peu dense…

La population est concentrée dans la partie nord du territoire, au plus près des systèmes urbains, et, dans une moindre mesure, à Die. Seules cinq communes sont urbaines : Die (la plus peuplée avec 4 400 habitants), Villard-de-Lans, Saint-Jean-en-Royans, Lans-en-Vercors et Saint-Paul-de-Varces.

Elles regroupent un tiers des habitants du territoire. En lien avec sa topographie particulière, la densité de population est très faible (23 hab./km2), soit deux fois moins que dans la zone de référence et six fois moins qu’en Rhône–Alpes.

Figure 2 – La population augmente aux marges du territoire

Figure 2 - La population augmente aux marges du territoire Source : Insee, Recensements de la population 2007 et 2012 (exploitation principale)

… mais en croissance

Dans le Vercors, l’exode rural s’est poursuivi jusque dans les années 1970, avant de connaître un fort retournement avec l’afflux de populations. La croissance démographique est désormais contenue. Entre 2007 et 2012, la population augmente de + 0,8 % par an en moyenne contre + 0,9 % en Rhône–Alpes.

Cette croissance est aujourd’hui équilibrée entre les deux facteurs de croissance démographique que sont les apports migratoires (pour + 0,4 %) et un nombre de naissances supérieur à celui des décès (pour + 0,4 %).

Localement, dans de petites communes, les hausses de population peuvent être fortes. Entre 2007 et 2012, les plus importantes concernent les communes de Léoncel (+ 6,4 % en moyenne annuelle), La Rivière (+ 6,2 %), Saint-Michel-les-Portes (+ 6,5 %) et Percy (+ 5,4 %).

Elles montrent l’importance de l’étalement urbain, porté par la périurbanisation de l’agglomération grenobloise. En revanche, sept communes voient leur population baisser, parfois de manière importante, comme à Pont-en-Royans (– 1,8 % en moyenne annuelle).

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La croissance du parc de logements accompagne la hausse de la population : + 1,4 % de résidences principales supplémentaires chaque année entre 2007 et 2012. Il s’agit essentiellement de maisons individuelles (74 % du parc) et de propriétaires occupants.

La croissance du parc de résidences secondaires est moindre, de l’ordre de + 0,7 % par an. Ces résidences représentent une part très importante du parc immobilier (36 %, contre 22 % dans la zone de référence), et sont principalement situées dans le nord du territoire autour de Villard-de-Lans, au sein de stations familiales multisports.

La croissance du parc de logements pose la question de la consommation de l’espace. Le PNR préserve le territoire : aucune artificialisation de sols supplémentaire n’a eu lieu dans les années 2000, mais la pression foncière reste une réalité.

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Un territoire attractif, notamment pour les jeunes actifs avec enfants

Le PNR du Vercors enregistre un volume de migrations résidentielles plus important que la zone de référence. Les arrivées sont plus nombreuses que les départs (8 500 contre 6 700). Les trois quarts des mouvements (arrivées ou départs) sont internes au territoire de Rhône-Alpes.

La plus grande partie d’entre eux ont lieu avec l’aire urbaine de Grenoble, dans un mouvement de desserrement urbain. Le nord du Vercors attire également des actifs venus d’autres régions, souvent des travailleurs qualifiés venus exercer un emploi à Grenoble.

En revanche, le Vercors perd des habitants au profit de Valence et du reste de la Drôme. Les partants sont souvent des jeunes en âge d’étudier ou d’occuper leur premier emploi (tranche d’âge de 15 à 24 ans), ainsi que des personnes seules ou à la tête d’une famille monoparentale.

Les revenus des habitants sont plutôt modestes : 22 100 euros par an contre 24 400 euros dans la zone de référence et 24 000 euros en Rhône–Alpes. Ils sont plus élevés dans la zone proche de Grenoble.

Pour autant, les personnes en situation de précarité ne sont pas plus nombreuses qu’en moyenne régionale. 29 % de la population non scolarisée de 15 ans ou plus a un diplôme du supérieur, contre 27 % dans la zone de référence. Le taux de chômage, au sens du recensement de la population, est légèrement inférieur (9,0 % en 2012 contre 9,9 % dans la zone de référence et 11,3 % pour Rhône-Alpes) et connaît une augmentation moins rapide entre 2007 et 2012 (+ 1,3 point, contre + 1,5 point et + 1,8 point respectivement).

Des équipements souvent éloignés des habitants

La présence d’équipements sur le territoire est réelle, notamment dans les domaines suivants : la culture et les sports et loisirs, la santé (avec un accès aux principaux services dans la moyenne de la zone de référence) et l’éducation. Ces équipements sont concentrés dans trois pôles intermédiaires (Die, Villard-de-Lans et Saint-Jean-en-Royans) et quatorze pôles de proximité.

Certaines communes peu peuplées (La Chapelle-en-Vercors, Clelles, Lus-la-Croix-Haute, Corrençon-en-Vercors) ont un fort taux d’équipements liés aux activités touristiques.

En revanche, les temps d’accès aux équipements de la gamme supérieure, plus rares, sont plus longs que dans le territoire de comparaison, en particulier pour ceux qui sont totalement absents du PNR (hypermarché, théâtre ou agence de travail temporaire par exemple).

43 % de la population est située à plus de 30 minutes de ces services (contre 16 % dans la zone de référence et 3 % Rhône-Alpes). Compte tenu du relief, les communes les plus éloignées

La moitié des actifs partent travailler à l’extérieur du territoire

Sur la période 2007-2012, dans le PNR du Vercors, l’emploi local croît plus vite que la population active résidente (+ 4,5 % contre + 3,9 % respectivement). C’est l’inverse dans la zone de référence et dans la plupart des territoires qui ne sont pas urbains.

Ainsi, les trois quarts des 14 000 emplois du territoire sont occupés par des résidents. Les autres emplois sont occupés par 3 000 travailleurs qui entrent quotidiennement dans le PNR pour y travailler. Les « entrants » exercent des emplois assez peu qualifiés (la moitié sont ouvriers ou employés).

Près de la moitié des habitants du PNR en emploi (soit 9 600 personnes) travaillent hors du territoire, un peu moins que dans la zone de référence des PNR de Rhône-Alpes. Ces actifs « sortants » sont plus qualifiés que la moyenne des actifs du Vercors ; la moitié sont cadres ou professions intermédiaires. 60 % de ces navetteurs travaillent dans la grande aire urbaine grenobloise et 14 % dans l’aire urbaine de Saint-Marcellin. Ces flux semblent se stabiliser entre 2007 et 2012.

En ce qui concerne les déplacements domicile-travail, 85 % d’entre eux se font en voiture, à travers un nombre restreint d’axes routiers. Ces déplacements sont souvent longs (50 km en moyenne) et génèrent des nuisances. Les volumes et les profils différents des travailleurs qui entrent et qui sortent du PNR du Vercors montrent la difficulté qu’il y a à maîtriser ces flux quotidiens.

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Le tourisme, une activité économique majeure

Le PNR du Vercors offre 14 000 emplois, dont 22 % sont non salariés. Cette proportion élevée est typique des territoires ruraux et des zones touristiques. Près de 16 % des emplois relèvent d’activités caractéristiques du tourisme, contre 8 % dans la zone de référence et seulement 5 % en Rhône–Alpes. L’hébergement représente 42 % de ces emplois, les sports et loisirs 26 %, et la restauration 10 %. Comme dans toutes les Alpes, le PNR du Vercors connaît deux saisons touristiques.

L’offre hivernale repose sur des stations familiales proches de Grenoble offrant des domaines variés, tant pour le ski alpin que pour le ski nordique, avec 20 domaines skiables et 34 boucles de randonnée. La saison d’hiver est plus courte et plus riche en emplois saisonniers mais la saison d’été, plus longue, est celle qui génère le plus de nuitées touristiques.

La capacité d’accueil est importante, avec 74 000 lits touristiques, soit une densité touristique de 160 lits pour 100 habitants (contre 80 dans la zone de référence). Cette capacité d’accueil est concentrée dans des résidences secondaires et des gîtes. Comme dans la zone de référence, l’hôtellerie est peu présente. Il n’y a pas d’hôtel de 4 ou 5 étoiles sur le territoire, seulement des établissements de moyenne gamme.

La diversité des paysages favorise la diversification de l’agriculture

Le territoire compte 160 établissements industriels pour 1 500 postes, soit 10 % de l’emploi salarié total. Près d’un tiers des postes se concentrent dans les industries alimentaires. 38 % des établissements industriels officient dans ce secteur composé d’établissements de petite taille (8 salariés en moyenne).

Les secteurs de la fabrication de produits métalliques, de produits en plastique, d’équipements électriques et la chimie-pharmacie emploient chacun plus de 100 salariés. Les principaux employeurs industriels du territoire sont l’Étoile du Vercors dans la fabrication de fromages, SDMS dans la chaudronnerie et Farevabio dans la parfumerie.

L’agriculture a un poids économique modeste. Les terres agricoles ne représentent ici que 21 % de la superficie du territoire contre 25 % dans l’ensemble des PNR et 40 % en Rhône–Alpes. À cause d’un relief accidenté, il y a peu de terres arables, 93 % de la surface agricole utile restant toujours en herbe. Ceci concourt à favoriser le développement d’une agriculture diversifiée. Ainsi, l’élevage de bovins (lait, viande ou mixte) représente le quart des exploitations, devant l’élevage d’ovins et de caprins, la polyculture et polyélevage et les cultures fruitières.

Les exploitants sont plutôt jeunes et exercent souvent plusieurs activités : 17 % seulement ont plus de 60 ans (contre 20 % dans l’ensemble des PNR), et 22 % d’entre eux sont pluriactifs (contre 13 %), en lien avec la forte présence des activités touristiques.

Figure 6  – Tourisme et petite industrie caractérisent le Vercors

Figure 6 PM - Tourisme et petite industrie caractérisent le VercorsSource : Insee, Clap 2012 champ complet hors agriculture et défense

Un environnement et des paysages à préserver

La préservation de l’environnement est un enjeu de taille pour les acteurs du territoire. 10 % de la zone est protégée au titre de réserve naturelle nationale et 70 % du territoire est inventorié en tant que Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et/ou Zone importante pour la conversation des oiseaux (ZICO). L’attractivité future du territoire repose donc en partie sur la préservation des paysages et de la qualité de l’eau, le maintien de l’agriculture, le soutien au pastoralisme et une bonne gestion de la forêt.

source Insee

Gilbert

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