Nous avons rencontré Yves Renn, président de Coopenoix afin de faire le pont sur l’actualité noix de Grenoble.. Il faut dire que l’actualité est dense avec en particulier la sècheresse qui sévit, les élections présidentielles et la volonté de certains candidats de sortir de l’Europe, de revenir au franc..
L’été a été sec, l’automne aussi, l’hiver a été marqué par un déficit pluviométrique important et un manque d’enneigement et ce printemps est sec, chaud et venteux. Cette sècheresse perturbe t-elle le cycle de la noyeraie?
Réponse d »Yves Renn: » C’est préoccupant, il ne faut pas s’en cacher, surtout pour les zones non irriguées. Il faut être clair, le réchauffement climatique est une réalité et nous allons vers des dérèglements notoires.. Avec de la sècheresse mais aussi des fortes pluies. N’oublions pas que certaines années des arbres ont péri car ils baignaient dans trop d’eau. Cela n’empêche il faut anticiper, prendre les mesures qui s’imposent c’est à dire irriguer, créer des lacs collinaires sur les coteaux. »
Et le président de coopenoix de rappeler: » nous avons la certitude d’avoir des financements pour mettre en place des systèmes d’irrigation pour les quatre prochaines années. Après c’est plus aléatoire, il faut donc en profiter. Il faut être clair: il faut irriguer partout ou c’est possible car les apports d’eau, de façon raisonnée sont indispensables pour avoir des fruits de qualité. «
A noter que les nuciculteurs qui souhaitent mettre en place un système d’irrigation peuvent s’adresser aux techniciens de la chambre d’agriculture et des organisations professionnelles » qui connaissent bien les dossiers « ..
Deuxième sujet abordé à quelques heures du premier tour des élections législative, le souhait de certains candidats de sortir la France de L’Europe et aussi le retour au franc.
Yves Renn a été catégorique: » c’est irresponsable! » et de prendre l’exemple de Coopenoix: » on vend 75% de nos volumes à l’export, nos principaux clients étant l’ Italie, l’Allemagne, l’Espagne… on travaille avec une monnaie unique, avec une sécurité monétaire appréciable et sécurisante. Nous n’avons pas de barrière douanière et donc pas de frais de douane. Certes l’Europe a quelques faiblesses, mais le marché unique est un atout indispensable. »
Et de rajouter: » nous essayons d’ouvrir d’autres marchés hors Europe vers le grand export, nous nous heurtons à des taxes douanières qui vont jusqu’à 30 à 35% du prix, c’est difficile de se placer face à la concurrence mondiale avec de telles taxes. «
C’est d’autant plus regrettable que les concurrents » dont les Etats Unis sont très agressifs au niveau du prix. Nous devons donc être très vigilants. »
Yves Renn reconnait tout de même du positif: » Les Etats Unis appliquent une grille tarifaire très simple: ils fixent un prix et celui ci reste stable tout au long de l’année, sans fluctuations. C’est beaucoup plus simple et facilite les relations avec nos clients, la demande étant linéaire.. »
Yves Renne aimerait, et il n’est pas le seul, que le système de taxes douanières soit équitable pour tous.
» Nos politiques sont trop frileux et ils acceptent que nos produits à l’export soient taxés et que ceux à l’import ne le soient pas, ou peu. Ce n’est pas normal et cela nous pénalise énormément. Ils font des ponts d’or à ces pays là! »
» Globalement l’année écoulée a été correcte avec des prix satisfaisants mais rien n’est acquis » averti le président de Coopenoix. » 60 % des calibres se situaient en 28/30 millimètres, mais les apports ont été en augmentation sensible. C’est la deuxième année la plus importante en volumes de ces dix dernières années. L’ équilibre au niveau du revenu des nuciculteurs a donc été maintenu. «
Rien n’est acquis cela veut dire pour Yves Renn qu’il faut absolument maintenir la qualité qui a fait le prestige de la noix de Grenoble.
A la question: comment maintenir une qualité constante il rétorque: » cela passe par le fait qu’il faut faire vivre le sol, l’irriguer mais aussi lui apporter de la matière organique, l’amender, le fertiliser.. La taille et également importante et il faut bien entendu avoir une surveillance de tous les instants face aux maladies, parasites..Faire des traitements si nécessaire de façon raisonnée et raisonnable, ne pas hésiter à demander conseil auprès des techniciens qui il faut le souligner font un travail remarquable.
La qualité passe aussi par une mise en marché satisfaisante. » A Coopenoix nous avons du matériel performant , moderne, qui nous permet de répondre à toute demande, aux flux du marché..avec un professionnalisme sans faille.. »
Gilbert PRECZ