Le développement de l’ambroisie est alarmant

La situation de l’ambroisie continue de se dégrader : la dernière étude de l’Observatoire Régional de la Santé fait état du nombre record de 660 000 personnes souffrant du pollen d’ambroisie et d’un doublement des coûts de santé associés, s’élevant maintenant à 40 millions deuros en Auvergne Rhône-Alpes.

Les 2/3 de la population Auvergne-Rhône-Alpes, soit 5,2 millions de personnes, sont exposés à un risque allergique important**. Cette aggravation est l’exact reflet du désintérêt persistant de l’administration et de la plupart des élus.

A l’occasion de la journée internationale de l’ambroisie du 22 juin 2019, Stop Ambroisie  a proposé aux pouvoirs publics de prendre trois initiatives fortes :

  1. Inscrire l’ambroisie comme organisme nuisible à l’agriculture
  2. Donner la compétence ambroisie aux communes et communautés de communes
  3. Faire reconnaître la pollution aérobiologique au même niveau que la pollution chimique

  • De 1980 à 2004 : aucune action de lutte. Résultat : le nombre d’allergiques passe de 5% à 10%.
  • De 2004 à 2014 : Plans Régionaux Santé Environnement PRSE1 & PRSE2. Résultat : le nombre d’allergiques passe de 10% à 20%.
  • De 2014 à 2019 : rien.
  • A partir de 2019 : mise en place d’un Plan PRSE3, sur les mêmes bases que les précédents plans. Ce qui laisse prévoir une nouvelle augmentation du nombre d’allergiques.

A partir de 40% d’allergiques, la zone d’irréversibilité sera atteinte. Il sera alors impossible de gérer correctement l’invasion.

Des mesures inadaptées

Les actions mises en œuvre par les pouvoirs publics sont très insuffisantes et inadaptées :

Des référents communaux ont bien été nommés mais la plupart d’entre eux sont inactifs.

La mesure ambroisie du PRSE3 est toujours basée sur la seule incitation et ne comporte aucun objectif opérationnel, sinon un vague « lutter contre l’ambroisie ».

Toute sanction à l’égard des contrevenants a été supprimée, ce qui constitue une régression : imagine-t-on un instant le Code de la route ou le Code des impôts sans volet répressif ?

Le décret d’application de la loi Santé dit « les maires peuvent participer à la lutte… ». Et s’ils ne peuvent (ou ne veulent) pas, que se passe-t-il ??

Les préfets vont créer des « plans locaux d’action ». Pourquoi ne pas avoir donné suite aux Plans départementaux existants ?

La plateforme de signalement est présentée comme la pierre angulaire de la lutte. Mais le nombre de signalements est insignifiant au regard des surfaces infestées, et les actions demandées aux communes ne sont même pas suivies.

Il est encore possible de contrôler l’ambroisie, les moyens sont connus, simples et peu couteux. Des communes y parviennent chaque année, des agriculteurs également lorsqu’ils utilisent les solutions à leur disposition, notamment dans les champs de tournesol qui appartient à la même famille botanique que l’ambroisie. La difficulté vient du très grand nombre d’exploitants fonciers et de communes, et vient aussi du fait que les efforts doivent être poursuivis sur de nombreuses années. Seul lEtat a la capacité dorganiser et de coordonner la lutte à cette échelle et sur le long terme. Mais il nen a pas la volonté.

Il devient urgent d’arrêter de jouer aux faux semblants et de faire des déclarations non suivies d’effets.

Gilbert

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