forêt du Vercors et changement climatique

Vendredi 15 octobre, 110 personnes ont répondu présent pour participer au forum « forêt du Vercors et changement climatique » organisé par le Groupement des Sylviculteurs du Vercors – Isère (GSV38) en partenariat avec le Parc naturel régional du Vercors et avec l’appui de l’ONF, de la Fédération des syndicats de forestiers privés (Fransylva) et de l’association des communes forestières de l’Isère (Cofor38).


Réunis au Cairn à Lans-en-Vercors, des propriétaires forestiers, des gestionnaires, publics et privés, des techniciens, des chercheurs, des élus mais aussi des étudiants ont pu échanger tout au long de la journée au rythme des interventions et tables rondes.

La matinée a permis de poser le diagnostic : les projections climatiques à horizon 2050 et les enjeux pour le secteur forestier. Marie-Antoinette Mélières, physicienne et climatologue, et Thierry Lebel, hydroclimatologue, ont partagé avec l’assemblée les dernières projections du GIEC appelant à se préparer à une élévation des températures de l’ordre de +3,5°C dans les Alpes d’ici à 50 ans.

Caroline Scotti Saintagne et Franck Rei, respectivement chercheuse et technicien à l’INRAE d’Avignon ont montré les pistes de travail de la recherche pour favoriser l’adaptation des peuplements au réchauffement climatique : diversité des essences et des provenances et stratégies collectives étant de mise. Puis Médéric Aubry de l’ONF Auvergne-Rhône-Alpes a développé le plan d’action en forêt publique, qui consiste, au moyen de diagnostics systématiques et de mise en réseau des expérimentations, à s’adapter en évitant les à-coups.

L’après-midi a permis d’échanger concrètement sur la situation dans le Vercors. Après un panorama brossé de la santé des forêts dans la région par deux correspondants – observateurs du Département de la Santé des Forêts (Gilles Demoulin de l’ONF, et Denis Pellissier du Centre Régional de la Propriété Forestière) qui montre que le massif est pour l’instant plutôt préservé des dépérissements mais très exposé au risque de sécheresse, les échanges se sont poursuivis sous forme de tables rondes.

Trois thématiques ont été abordées au cours des tables rondes : les changements d’approches et de pratiques pour la résilience des forêts, les services écosystémiques rendus et les collaborations locales.

La résilience des forêts passera par leur diversité : génétique, d’espèces, de peuplements, mais aussi par une gestion d’anticipation : bien qu’aucune recette miracle ne puisse être proposée pour les peuplements d’avenir, il y a des outils de diagnostic qui sont indispensables pour éviter des essences dont on sait qu’elles ne pourront se développer avec nos climats futurs.

La mise en réseau des expérimentations et les observatoires animés à différentes échelles sont indispensables pour apprendre collectivement.

La biodiversité est aussi un facteur de résilience et il ne faut surtout pas enfermer la forêt dans sa seule fonction de production. Par exemple, le partage du travail de stage conduit cet été par Blandine Messiez-Poche pour le GSV38 a montré tout l’intérêt pour les propriétaires de s’intéresser à l’Indice de Biodiversité Potentiel.

Aux dires des participants, c’est sur une satisfaction partagée que s’est achevée cette journée d’échanges, laquelle constitue la première pierre d’un travail que nous espérons plus profond : une vingtaine de propriétaires, d’élus, de chercheurs et de techniciens se sont portés volontaires pour s’inscrire dans un programme de travail commun reposant sur deux volets : les expérimentations sylvicoles et la réflexion collective autour des grands enjeux de la forêt de demain.

Gageons que les graines semées à l’occasion de ce forum germeront et feront advenir une forêt pleine de promesses.

Gilbert

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