Traitement chimique de la chrysomèle: gare aux dégâts!

Alors que des cultures bio ont déjà été contaminées l’an passé dans le Rhône puis déclassées à cause de traitements chimiques contre la chrysomèle, de nouvelles pulvérisations pourraient être décidées par le SRPV* avec le risque de nouvelles pollutions. Qui a parlé d’urgence environnementale ?

On connaît aujourd’hui les risques de contamination des cultures biologiques par les OGM avec des contaminations démontrées à 40 kilomètres. Mais ce n’est pas la seule situation où des agriculteurs bio peuvent être « contaminés » par l’agriculture intensive. En effet, une chrysomèle a été détectée dans les cultures de maïs à l’est de Lyon au cours du mois d’août 2007. Ceci a conduit la préfecture de région à imposer, début septembre 2007, des pulvérisations d’insecticide chimique de synthèse par traitement aérien d’une zone déterminée autour du foyer, faisant fi des 30 hectares de maïs cultivés en bio sur la zone par deux agriculteurs.

Alors que les associations d’agriculteurs bio avaient tenté de s’opposer à ces traitements systématiques pour proposer une surveillance accrue ou des traitements alternatifs avec des produits naturels, les pouvoirs publics ont refusé en promettant une indemnisation des agriculteurs concernés pour le préjudice subi. Or, presqu’un an plus tard, les agriculteurs ont dû vendre leur maïs soit en conversion 2ème année soit en conventionnel et subir des préjudices allant jusqu’à 10000 euros pour un producteur, sans compter que ses 14 hectares certifiés bio sont repassés en conventionnel et qu’il lui faudra à nouveau 2 ans de conversion !

L’indemnisation promise par l’Etat se fait attendre mais les zones de piégeage pour 2008 se sont déjà étendues à tout Rhône-Alpes et les pulvérisateurs sont prêts à intervenir ! Pourtant, tout agronome sait que la rotation des cultures suffit à combattre ce parasite.

A l’heure où le ministère de l’Agriculture annonce le triplement des surfaces cultivées en bio, ne faudrait-il pas déjà mettre en pratique quelques bons principes d’agronomie pour éviter d’arriver à de telles aberrations ?

*SRPV Service régional de la protection des végétaux

Gilbert

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