L’agriculture, essentielle pour la cohérence territoriale

Le stade des Alpes, qui est aussi à l’occasion le cadre de colloques et congrès, accueillait aujourd’hui une journée nationale consacrée au thème « Agriculture et SCoT”  (SCoT= schéma de cohérence territoriale). Une journée co-organisée par le Syndicat mixte du Schéma directeur,  le réseau Terres en Villes (1), l’ADAYG  et la Chambre d’Agriculture, dont l’objectif est de mettre au coeur des débats les conclusions de trois années de travail.

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Près de 300 personnes étaient réunies – maîtres d’ouvrage de SCoT, représentants de l’Etat et des collectivités locales, acteurs du monde agricole, urbanistes- pour échanger et débattre autour de ce nouvel outil d’aménagement du territoire qui doit succéder au SDAU dès 2010. Près de 300 SCoT sont en gestation en France et la question de la place de l’agriculture dans ces documents de planification représente un enjeu majeur pour le bon équilibre, à long terme, de nos territoires. C’est bel et bien  de la géopolitique hexagonale en mouvement.

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La région grenobloise prépare son SCot (243 communes concernées, 18 intercommunalités, 6 secteurs géographiques, 721 000 habitants) et Marc Baietto qui est le maître d’ouvrage de ce nouvel outil d’aménagement, en tant que président du syndicat mixte du schéma directeur de la RUG (région urbaine grenobloise), a tenu d’emblée à signifier que la limite si marquée jusqu’alors entre espace urbain et espace rural est appelée à s’estomper, qu’une synergie entre les deux était indispensable:

“Tout plaide pour que l’on cesse de penser l’espace rural comme une réserve foncière pour demain. Le vrai sujet de cette journée, c’est la ville et l’espace agricole. Et l’un des enjeux du SCot est que la ville soit capable de se structurer pour que ses services soient accessibles à tous”.

L’agriculture et la forêt périurbaines sont  d’une façon générale fragilisées voire mises en péril par la pression foncière.  SDAU et autres schémas directeurs ont révélé leurs limites sur le plan de la protection durable des espaces agricoles, pas assez contraignants face à l’étalement urbain rampant.

Autour de Grenoble, il y a 30 ans, des plaines fertiles ont été vouées sans scrupules à l’aménagement de zones industrielles. Le nouvel outil sera t-il plus vigilant sur ce point? Les déclarations d’intention vont dans ce sens. Le développement durable a fait école, la demande de produits agricoles est en progression quasi géométrique, la ressource forestière devient non seulement une richesse énergétique mais un enjeu de territoire. Du SDAU au SCoT, les données ont sensiblement changé. Cela peut peser dans la balance mais rien n’est acquis. Et même si Grenoble s’est employé à préserver tant bien que mal sa “ceinture verte”, l’ADAYG, pour sa part, entend jouer son rôle pleinement sur l’ensemble des thématiques du SCoT, s’appuyant sur l’élaboration d’un pacte agricole et forestier de l’Y grenoblois.

Une première voie d’amélioration serait d’autoriser la cartographie au 50 000e de l’ensemble des espaces agricoles, forestiers et naturels que l’on souhaite protéger et de préciser certaines limites. Une proposition qui, d’après les 8 SCot observés par Terres en villes, semble recueillir l’assentiment du milieu agricole. Dans le même ordre d’idées, il est également possible de renforcer l’inconstructibilité des espaces agricoles forestiers et naturels pour combattre le mitage.

D’une façon générale, la création des SCot est perçue comme un progrès significatif dans la prise en compte de l’agriculture dans les différents territoires français. Le périmètre est plus étendu que celui des SDAU, les Chambres d’Agriculture y sont associées, et il est nécessaire de définir un PADD (plan d’aménagement et de développement durables). Mais Terres en Villes souligne tout de même des ambiguïtés de procédure. Une procédure complexe, indigeste, pas toujours lisible, qui génère des effets indésirables.

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Le stade des Alpes peut être un lieu où l’on parle agriculture. C’était le cas aujourd’hui

(1) Terres en villes est une association paritaire (élus et responsables agricoles) créée en juin 2000, qui regroupe vingt aires urbaines, chacune étant conjointement représentée par l’intercommunalité et la Chambre d’Agriculture

Gilbert

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