4%, on est loin des 20%!

Lors d’un discours prononcé aux Assises nationales de l’agriculture biologique, (voir compte rendu par ailleurs) Michel Barnier s’est montré sceptique vis-à-vis de l’objectif des 20 % de surfaces cultivées en bio.

Objectif avancé lors du Grenelle de l’environnement. Par contre, il pense que l’on pourra doubler d’ici à 2012 la surface consacrée à l’agriculture biologique. Celle-ci aujourd’hui ne représente que 2 % des terres cultivées en France. 4 % du total des cultures en bio en 2012 c’est possible; pour ce, le ministre propose la reconduction et la valorisation du crédit d’impôt pour les agriculteurs engagés dans cette démarche. Celui-ci est de 2000 € pour les producteurs et pourrait être revalorisé en 2009.

Le ministre de l’agriculture reconnaît qu’aujourd’hui la France importe des produits bio pour satisfaire l’offre. “Ce n’est pas satisfaisant et nous sommes à la traine au niveau européen “. L’objectif d’un million d’hectares en 2012 lui paraît donc tout à fait raisonnable.”

Qu’en pense la profession?

Jean-Luc Rajat est agriculteur bio à Laval, en élevage bovin et légumes. « Ce serait formidable que 20 % des terres agricoles soient cultivées en bio mais à mon avis c’est irréalisable. Le ministre propose 4 %, c’est insuffisant, il faudrait trouver le juste milieu. Certains secteurs du Trièves ont déjà 15 % de leurs terres cultivées en bio, cela prouve que dans certaines régions on peut y arriver”.

“En ce qui me concerne je trouve que le terme raisonné pour l’agriculture sonne bien mais ne veut pas dire grand-chose”.

“Je me demande également si un jour on réglera le problème OGM car honnêtement personne n’y comprend plus rien “.

Pour en revenir au bio, “nous sommes loin de pouvoir fournir la demande. Les clients bio savent ce qu’ils payent, que le produit est plus cher, certes, mais ils sont satisfaits de la qualité qu’on leur propose, aux niveaux gustatif et sanitaire. Mes vaches ne sont pas traitées et tout se passe bien. Comment comprendre que pour soigner les bêtes contre les vers, on les badigeonne de produits! Prenez l’exemple du vaccin anti-grippe, il sert à quoi? Il serait même nocif pour notre santé…

J’ai également été très surpris, pour ne pas dire plus, d’apprendre que des hélicoptères balançaient des insecticides sur des champs de maïs. Cette pratique est inadmissible car chacun sait que les terres voisines de ces champs ont également été touchées. Ce n’est pas normal”.

“Cultiver bio d’un côté et utiliser de telles pratiques de l’autre, ce n’est pas de cette façon qu’on sauvera notre planète. “

Gilbert

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