Bruxelles lutte contre la publicité trompeuse

Deux semaines avant Noël, de nouvelles dispositions européennes ambitieuses visant à lutter contre la publicité trompeuse et les pratiques de vente agressives – y compris une interdiction des fausses offres «gratuites» et une interdiction des publicités fondées sur le «pouvoir de harcèlement» des enfants (c’est-à-dire qui contiennent des incitations adressées directement à ces derniers) sur l’internet – entreront en vigueur dans l’ensemble de l’Union. Les techniques précitées figurent sur une liste noire détaillée (voir ci-dessous) de méthodes interdites par la nouvelle directive sur les pratiques commerciales déloyales, qui comprend notamment douze des pratiques les plus abusives utilisées à l’égard des consommateurs.

La commissaire européenne chargée de la protection des consommateurs, Meglena Kuneva, a déclaré: «Les pratiques déloyales conduisent à l’escroquerie des consommateurs et à la distorsion des marchés concurrentiels. Sur le marché unique européen, il ne peut pas y avoir de place pour les professionnels qui font pression sur les consommateurs, les intimident ou les induisent en erreur, en particulier à Noël, la période de l’année où les achats sont les plus nombreux. C’est la raison pour laquelle l’Europe donne l’exemple; les dispositions qui ont été adoptées concernant la vente trompeuse et forcée font partie des plus sévères au monde.»

Les nouvelles dispositions

La nouvelle directive comprend quatre éléments essentiels:
– une clause générale d’une grande portée qui définit les pratiques qui sont déloyales et donc interdites;
– une définition détaillée des pratiques (actions et omissions) trompeuses et des pratiques agressives, les deux principales catégories de pratiques commerciales déloyales;
– des protections pour les consommateurs vulnérables, sous la forme de dispositions visant à prévenir l’exploitation desdits consommateurs;
– une liste noire détaillée de pratiques qui sont interdites dans tous les cas.

La liste noire

La liste noire contient plus de trente pratiques qui sont réputées déloyales en toutes circonstances. Elle comprend notamment douze méthodes bien connues pour les préjudices qu’elles causent aux consommateurs:

1. Les publicités appâts – Pousser le consommateur à acheter à une entreprise en faisant de la publicité pour un produit à un prix très bas sans disposer d’un stock raisonnable.
2. Les fausses offres «gratuites» – Donner une impression fausse d’offre gratuite en décrivant un produit comme étant «gratuit», «à titre gracieux», «sans frais» ou autres termes similaires si le consommateur doit payer quoi que ce soit d’autre que les coûts inévitables liés à la réponse à la pratique commerciale et au fait de prendre possession ou livraison de l’article.
3. Les incitations adressées directement aux enfants – Inciter directement les enfants à acheter («Va acheter le livre!») ou à persuader (grâce à leur «pouvoir de harcèlement») leurs parents ou d’autres adultes de leur acheter le produit faisant l’objet de la publicité. «Alice et le livre magique de Fondi sort maintenant en vidéo! Dis à ta maman de l’acheter chez le marchand de journaux!» Les incitations adressées directement aux enfants sont interdites à la télévision; la liste noire étend l’interdiction à tous les médias, y compris – et c’est là le plus important – à l’internet.
4. Les allégations mensongères sur les propriétés curatives d’un produit – Des allergies au surpoids en passant par la chute des cheveux.
5. Les publireportages – Utiliser un contenu rédactionnel dans les médias pour faire la promotion d’un produit, alors que le professionnel a financé celle-ci lui-même, sans l’indiquer clairement.
6. Les systèmes pyramidaux – Un système de promotion pyramidale dans lequel la contrepartie provient essentiellement de l’entrée d’autres consommateurs dans le système plutôt que de la vente ou de la consommation de produits.
7. Les prix – Donner la fausse impression que le consommateur a gagné un prix, alors que, soit il n’existe pas de prix, soit l’accomplissement d’une action en rapport avec la demande du prix est subordonné à l’obligation pour le consommateur de verser de l’argent ou de supporter un coût.
8. Les impressions trompeuses sur les droits des consommateurs – Présenter les droits conférés au consommateur par la loi comme constituant une caractéristique propre à la proposition faite par le professionnel.
9. Les offres limitées – Déclarer faussement qu’un produit ne sera disponible que pendant une période très limitée afin de priver les consommateurs d’une possibilité suffisante d’opérer un choix en connaissance de cause.
10. La langue du service après-vente – S’engager à fournir un service après-vente aux consommateurs et assurer ce service uniquement dans une autre langue sans clairement en informer le consommateur avant que celui-ci ne s’engage dans la transaction.
11. Les fournitures non demandées – Exiger le paiement immédiat ou différé de produits fournis par le professionnel sans que le consommateur les ait demandés, ou exiger leur renvoi ou leur conservation.
12. Les garanties valables dans toute l’Europe – Créer faussement l’impression que le service après-vente en rapport avec un produit est disponible dans un État membre autre que celui dans lequel le produit est vendu.
Pour plus d’informations, voir:
http://ec.europa.eu/consumers/rights/index_en.htm
http://ec.europa.eu/consumers/cons_int/safe_shop/fair_bus_pract/ucp_en.pdf

Gilbert

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