Cent trente pour demander une vraie discussion

La fermeture annoncée de l’abattoir de la Côte-St André, au 30 juin, mobilise. Ils étaient, ce 29 février, plus de 130, agriculteurs, élus et sympathisants à assister à l’assemblée générale de l’association pour le maintien de l’abattoir de La Côte-St- André. Pour résumer en une phrase l’ensemble des discussions, on dira :”Mettons nous autour d’une table, ouvrons une discussion et prenons LA bonne décision.”

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Plus de 130 participants à cette assemblée générale, la mobilisation est à son comble.

Cette assemblée générale a dans un premier temps adopté à l’unanimité les statuts de l’association ainsi que les membres du conseil d’administration. Celui ci est composé de : Roland Badin, Max Ballerand, Jean-Paul Bernard, Madeleine Blanchard, Jean-Michel Bouchard, Roland Bouvier, Annie Noëlle Coudurier, Chantal Gondard-Marit, christian Fayolle, Xavier Jury, Arnaud Fréchard, Roland Levet-Traffit, Laurent Michel, François Mouterde, François Orlowsky, Eric Ponsard, Claude Rey, Philippe Veyron.

Raymond Roux, maire de Sardieu et chargé de la gestion de l’abattoir au sein de la Communauté de communes de Bièvre Liers a fait un historique de l’abattoir et a martelé que ce dernier est viable même s’il faut faire des travaux de mise aux normes au niveau environnemental. “Ils coûteraient, au pire, le même prix que la réfection des abattoirs de Grenoble et nul n’a calculé à combien s’élèvera la facture de sa fermeture. De plus, le bilan financier de Grenoble est déficitaire, pas le nôtre.”

Pour Chantal Gondard, co-présidente de l’association, la présence de plus d’une centaine de participants à l’assemblée générale prouve que la mobilisation est forte. ” Je suis contente de me rendre compte que la Chambre d’agriculture, la FDSEA, et certains élus qui ont eu un comportement froid à notre égard commencent à nous apporter leur soutien, certes il est encore tiède mais…..”

René Prud’homme, président des éleveurs de l’Isère, comme beaucoup dans la salle, se demande pourquoi et dans quel intérêt, certains élus professionnels agricoles s’amusent à jouer au poker menteur. “On doit connaître la vérité”. L’exemple de Chambéry a été évoqué : fermera-fermera pas? Les réponses divergent. Selon les dernières sources d’information, il serait reconstruit. On est dans l’imbroglio le plus complet. Pour beaucoup, de sa fermeture ou pas dépend l’avenir de l’abattoir de Grenoble. “Et si on perd La Côte et Grenoble, c’est la cata ! ” , a t-on entendu dans la salle.

Jean Robin-Brosse rebondit: “Déjà du temps de Carignon, on parlait de la fermeture de l’abattoir de Grenoble, aujourd’hui, c’est encore d’actualité” . Les élus concernés ne veulent plus de cet abattoir.”

François Mouterde insiste sur le fait qu’il faut arrêter les discussions polémiques “qui ne servent plus à grand chose. Nous devons être clairs, la Chambre et les élus également, proposer et définir une politique, nous prendre en mains et surtout, si on trouve une solution alternative, ne plus être à la botte des chevillards”.

Des chevillards qui sont dans le collimateur de beaucoup. “On ne peut pas compter sur eux” , ajoute Claude Rey, président du syndicat charollais de l’Isère “ceux qui ont pris la décision de fermer La Côte ne connaissent pas notre métier, le milieu de la viande.”. Réaction de la salle:” Vouloir le bien des agriculteurs, sans leur demander leur avis, c’est faire leur malheur”.

Jean-Louis Ogier, président de la coordination rurale apporte son total soutien à cette nouvelle association: “La fermeture de la Côte: c’est scandaleux, on vous supprime un outil de travail et on met en péril votre entreprise“.

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Les discussions ont été très animées

Pour Michel Laurent, du CDJA, “il faut à tout prix garder un abattoir public sur l’Isère, en un lieu le plus pratique pour la plus grande majorité de ses utilisateurs, le site de Colombe me semble être le meilleur compromis. Je ne peux admettre que certains de nos hauts responsables agricoles nous disent que des éleveurs de Vienne vont jusqu’à La Mure, sans que cela leur pose problème.” Propos repris par la salle: “Moi je vais à La Mure car il y a une salle de découpe, et c’est peut être une solution pour garder un centre d’abattage à La Côte”.

Didier Villard, élu à la Chambre d’agriculture : “Le dossier est compliqué et on a du mal à le maîtriser car on n’a pas toutes les informations. Qu’en est il par exemple de l’avenir de l’abattoir de Chambéry, on ne le sait pas. Cela n’empêche, la chambre d’agriculture est assez solidaire de votre action. Votre présence à cette assemblée générale prouve votre mobilisation et c’est mieux qu’une manifestation”.

Didier Villard n’a cependant pas pratiqué la langue de bois: “Je pense que la décision est irrémédiable : La Côte fermera. Reste qu’il faut être constructif et il me semble que l’abattoir de Grenoble pourra, à travers la mise en place d’une régie, vous garantir ses services. Reste à organiser le transfert des bêtes et des carcasses. Si nous arrivons à faire des propositions concrètes, nous serons en position de force vis à vis du conseil général. Pour ce, il faut rapidement faire une étude précise sur vos besoins“.

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Fermera fermera pas ? la tendance est à la fermeture….

Une proposition qui n’a pas l’aval de toute la salle : “Vous nous expliquerez comment ils vont organiser le transport de nos veaux, vaches, cochons, moutons…….”
Jean-Pierre Barbier, conseiller général :” la décision de garder Grenoble et de fermer La Côte est politique.” Il se dit heureux ” d’une telle mobilisation : dommage qu’elle n’aie pas démarrer plus tôt car elle nous aurait rendu un sacré service”. Il regrette également que la profession agricole se soit, au début, désolidarisée du combat. “Je suis persuadé qu’à moyen terme Grenoble cessera son activité. Sa fermeture est programmée. Je puis vous affirmer que dans un an , il n’y aura plus d’abattoir public en Isère.”

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Fermera, fermera pas, la tendance est à sa fermeture programmée…

Il demande donc que la mobilisation se poursuive et surtout que “tous les acteurs concernés se retrouvent, autour d’une table afin d’étudier la meilleure solution possible, la plus intelligente.”

Cela ne pourra pas se faire avant le 16 mars, après les élections municipales et cantonales.

Le mot de la fin revenant au deuxième co-président et chef d’orchestre de la soirée, Jean Michel Bouchard : “Je confirme que notre mobilisation de ce soir aura plus de poids qu’une manifestation , on ne nous dira plus : vous représentez qui et quoi”.

Cette mobilisation doit s’inscrire dans la durée et “se poursuivre au quotidien, dès demain et tous les jours voyez vos élus et parlez leur de notre abattoir. Sa survie passe par notre mobilisation. On nous dit que c’est trop tard, je ne le pense pas, on peut par exemple retarder la date de la fermeture de La Côte à fin 2008.

Cela laissera le temps à certains de mieux réfléchir et d’organiser cette fameuse table ronde que tout le monde réclame aujourd’hui”.

Gilbert

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