Le Parlement européen, qui fêtait hier ses 50 ans, a appelé la Commission européenne et les Etats membres à exploiter le « potentiel énorme » du biogaz produit à partir de déchets agricoles en créant un environnement favorable au développement de cette source d’énergie. Les députés plaident pour des mesures législatives et financières au développement de ce secteur.
Alors que les prix du pétrole et du gaz flambent et que de plus en plus d’experts mettent en doute les bénéfices des biocarburants issus de céréales – concurrents des cultures alimentaires et dont les avantages environnementaux ne sont pas évidents -, le biogaz peut constituer une nouvelle source d’énergie verte à exploiter pour l’UE, à condition d’encourager le développement de ce secteur encore marginal et non rentable.
Issu de la décomposition des déchets agricoles (lisier et autres déchets d’animaux, boues d’abattoirs, biomasse végétale et autres plantes non destinées à la production alimentaire), le biogaz peut être utilisé dans la production d’électricité, dans les systèmes de chauffage et de refroidissement, et entrer dans la composition des carburants routiers.
Le rapport d’initiative de Csaba Sándor Tabajdi (PSE, HU), adopté hier à une très forte majorité en session plénière par 610 voix pour, 23 voix contre et 13 abstentions, recommande l’inclusion, dans la directive sur les énergies renouvelables de mesures destinées à promouvoir le développement du secteur et la construction d’installations de production du biogaz, ainsi que l’établissement de rapports annuels chiffrés sur l’évolution de ce secteur dans l’UE. Les députés recommandent également la mise en place de normes de qualité (ou une directive spécifique) sur les bio-déchets.
Les députés demandent à la Commission européenne de présenter dans les meilleurs délais une stratégie visant à inclure les installations de biogaz dans le mécanisme de Kyoto, notamment en prévoyant des certificats verts, des primes spéciales ou des crédits d’impôts pour l’électricité et le chauffage produits à partir de biogaz. Ils souhaitent aussi que l’alimentation des réseaux de gaz naturel en biogaz soit favorisée par la législation communautaire.
Plus généralement, les députés estiment que la production de « gaz vert » devrait bénéficier de subventions au même titre que celle d' »électricité verte » et soulignent qu’aucun progrès ne pourra être fait dans le domaine du biogaz sans financement complémentaire notamment en matière de recherche et de développement.

