La Coordination rurale, comme la Confédération paysanne (lire articles précédents), estime que “l’Europe persiste dans l’erreur” en augmentant le quota de lait de 2% à partir du 1er avril:
“Le Conseil des Ministres européens de l’agriculture vient de relever de 2% le quota laitier communautaire pour la campagne 2008. L’OPL et la CR s’étonnent de l’abstention de la France, qui aurait pu et dû défendre la même position courageuse que l’Allemagne qui s’est opposée à cette décision. Il est vraiment dommage que notre pays ait manqué l’occasion de resserrer ses liens avec l’Allemagne sur cette question.
Cette décision constitue malheureusement le premier acte du mauvais scénario conçu par la Commission pour obtenir la baisse du prix du lait en organisant la surproduction. Cette stratégie comporte deux erreurs grossières que la France aurait dû dénoncer :
– le manque de lait n’est pas dû à une insuffisance des quotas mais à leur sous-réalisation ;
– c’est parce que le prix du lait n’a pas cessé de diminuer, au mépris des dures conditions de travail des producteurs, que beaucoup d’entre eux ont fini par abandonner la production.
L’OPL et la CR attendent donc que ces erreurs soient rapidement corrigées et que se mette enfin en place une vraie politique de stabilisation de la production et du marché du lait en Europe. Les producteurs, comme les consommateurs, ont besoin de volumes suffisants mais sans excès, mis sur le marché européen à un prix juste et stable. La solution passe donc par une gestion souple et adaptée des quotas permettant la maîtrise de la production et l’adéquation de l’offre à la demande.
La Commission doit rompre avec son obsession de la libéralisation de la production de lait pour satisfaire une soi-disant vocation exportatrice sinon elle provoquera la disparition des producteurs. Elle devrait savoir que ce ne sont pas les quotas qui assurent la production du lait mais les vaches soignées par leurs éleveurs”.
