La FDSEA de l’Isère a tenu son 63e congrès aujourd’hui à Colombe, en présence de près de 200 adhérents, du préfet, des élus de la commune et du canton, des représentants des administrations et des associations, de la conseillère régionale chargée de l’Agriculture. L’occasion pour René Jacquin, qui a passé huit ans à la barre de la fédération de passer officiellement le relais à Jean Robin-Brosse, éleveur laitier à Gillonay, qui présidait jusqu’alors aux destinées de la section laitière.
L’ancien président, René Jacquin, et le nouveau Jean Robin-Brosse
Le président sortant a fait le bilan de ses huit années à la tête du syndicat, abordant l’action engagée sous l’angle de la défense, de la responsabilité, de la solidarité et de l’ouverture. “Un syndicat, pour être grand et reconnu, doit pratiquer l’ouverture sur les autres”, a t-il souligné. “C’est une orientation récente dans laquelle la FDSEA veut être reconnue comme un acteur de premier rang”.
Un message entendu par son successeur qui dans sa première allocution de président, a néanmoins fait davantage preuve de fermeté et de combativité que d’ouverture. Jean Robin-Brosse, qui est un homme d’endurance -excellent coureur à pied- n’a pas peur de passer à l’offensive quand la situation l’exige. Il a effectivement lancé plusieurs attaques, notamment contre:
-le bilan de la PAC: “L’objectif des réformes successives…se résume à démolir la politique agricole commune née du marché commun”
-le sacro-saint marché de la commission européenne, “celui de Lamy et de l’OMC, de Jacques Attali, Leclerc et compagnie”
– “l’article sulfureux de 60 millions de consommateurs”
-“les associations qui veulent faire du syndicalisme à notre place”
– “les puissances de l’argent qui veulent diriger le monde”
– le gaspillage du foncier agricole (JRB prône l’inscription du foncier agricole au patrimoine de l’humanité)
Ce tir groupé, le nouveau président de la FDSEA, estime qu’il est nécessaire pour la défense des intérêts des agriculteurs, vocation première du syndicat, notamment pour l’amélioration de leurs revenus: “Notre métier, notre travail, méritent mieux qu’une faible rémunération et l’affichage des montants de compensations. J’appelle les élus à dénoncer cette calomnie. Pourquoi mettre les agriculteurs et leurs familles encore plus en difficulté alors qu’il n’existe aucune transparence, aucun affichage de tous ceux qui gagnent bien plus en travaillant moins?”
Un ton clairement offensif, donc, pour le nouveau président, qui ne détonne pas avec celui du secrétaire général de la FDSEA, Yves Borel, qui fit, sans ménagements, un inventaire, voire un réquisitoire, de tout ce qui contrarie – pour ne pas dire plus- les agriculteurs isérois:
– les emprises foncières
– les zones naturelles
– le contrôle des structures
– le principe de réciprocité (régles de distances minimales entre bâtiments d’exploitation et habitation)
– le contournement ferrovaire de l’est lyonnais
-le projet Isère Amont du SYMBHI (syndicat mixte des bassins hydrauliques de l’Isère) qui rogne sur les terres agricoles
– les dégâts de gibier (lapins de garenne, renards, corbeaux, sangliers, campagnols, loup, etc.)
Après un échange avec la salle, l’après-midi, sur le thème “Quelle vision d’avenir pour notre agriculture?”, c’est Michel Morin, préfet de l’Isère, qui a cloturé les travaux du 63e congrès de la FDSEA.
Le nouveau bureau de la FDSEA
Jean Robin-Brosse: président, Yves Borel: secrétaire général, Michel Boursier: vice-président Grenoble Grésivaudan, Paul-Dominique Rebreyend: vice-président Grenoble Montagne, Jean-Michel Bouchard: vice-président Saint-Marcellin, Yves François: vice-président la Tour-du-Pin, Pascal Denolly, vice-président Vienne, Jean-Paul Prudhomme, trésorier, Stéphane Vial, vice-président (au titre des JA)
