Une soixantaine de personnes étaient présentes à Tullins le 22 avril afin de faire le point sur l’évolution de la filière et analyser les éléments clés de la réussite d’une conversion. Organisée par Corabio, en partenariat avec Sophie Stevenin, tête de réseau bio pour les Chambres d’agriculture, cette journée a su trouver son public puisqu’une trentaine d’arboriculteurs y ont participé, dont la moitié sont en conventionnel.
Ceci confirme bien l’attrait de la profession pour cette filière qui compte 500 exploitations pour plus de 1700 hectares ; dont 40 nouvelles exploitations et plus de 400 hectares en 5 ans. D’autant que les indicateurs sont au beau fixe : le marché est en forte progression avec des croissances de 38% en chiffre d’affaire et de 30% en volume pour 2007. Sur l’ensemble des circuits de commercialisation, on note un manque de fruits bio.
Ceci renforce l’attrait des circuits courts, qui permettent une meilleure maîtrise des prix par le producteur. Certains intervenants s’étant offert le luxe d’arrêter les marchés, jugés trop chronophages, pour laisser leurs clients les rejoindre à la ferme via une AMAP ou un système d’abonnement de paniers comme les voisins de paniers !
Rassurés par ces éléments, les arboriculteurs en conventionnel ont également pu être encouragés par des témoignages de conversions réussies. Ainsi, il demeure plus facile de planter un verger pour le mener en bio plutôt que de le convertir, en effet, les variétés sélectionnées en conventionnel pour leur productivité ne correspondent pas toujours à l’agriculture biologique.

fleur de pommier
Ainsi, certains producteurs récemment convertis en bio, n’ont pas hésité à supprimer les variétés inadaptées pour les remplacer pas des variétés plus rustiques, plus faciles à mener en bio, d’autres ont choisi d’avancer prudemment, en pratiquant une conversion partielle, maintenant en conventionnel les variétés jugées trop sensibles. C’est la cas notamment du GAEC du Plantaz situé à 30 km au nord de Chambéry. Après avoir converti 5 variétés de pommes et 2 variétés de poires sur 4 hectares, à l’automne 2008, tout le verger de pommes passera en bio.

