Les coureurs du critérium vont franchir le col du Joux plane lors de la 5ème étape qui les conduira de Ville-la-Grand à Morzine. Le Joux Plane est un haut lieu du tourisme, ses pentes sont magnifiques. pour moi qui ai franchi, en voiture bien sûr, tous les cols mythiques du tour de France, je le classe dans le peloton de tête des cols les plus impressionnants, des plus imprévisibles avec le Galibier, le Tourmalet, le Ventoux, l’Izoard et l’Aubisque.
Par contre on peut se demander d’ou vient ce terme de Joux. On a trouvé l’explication. Celle ci est fournie par René Poty qui a écrit de nombreux articles sur les cols de France.

« Joux est un toponyme assez fréquent dans une zone qui s’étend du Jura aux Savoies. Il désigne une région boisée (voir le beau pléonasme « la Forêt de Joux » dans le Jura). Nous connaissons bien « Joux-Plane » ou « Joux Verte »
Les références concernant la signification de ce toponyme sont nombreuses à commencer par « Glossaire des termes dialectaux » publié par l’IGN où on peut lire : » Joux: nom féminin, montagne boisée le plus souvent en résineux »
Autre ouvrage indiquant la signification de joux : « Noms de lieux de Suisse Romande, Savoie et environs » où on peut lire : Joux (nom féminin) Ancien mot local désignant une forêt de haute futaie des régions montagneuses. Variantes du vieux français : jeur, jore, joure, jure, etc.., du latin médiéval : juria, jurim, joria(…) gaulois : jor, juris : « hauteur boisée » (…)
Ne pas confondre « joux » et « joug ». Ce n’est pas une simple question d’orthographe mais aussi de genre : Joux est un nom féminin et Joug un nom masculin, ce qui distingue nettement ces deux toponymes et leurs significations ne peuvent pas être confondues. Il est rare, en toponymie, qu’un mot masculin et un mot féminin désignent la même chose (source IGN).

» Joug » vient du latin « jugum » et ce terme n’est pas utilisé comme toponyme, contrairement à Joch (allemand) et Giogo (italien) qui désignent des cols par analogie, sans doute, à la forme du joug d’attelage.
En ancien français, le terme de « joug » ne désignait pas non plus une forme de terrain mais une surface agraire (labourée en un temps déterminé par une paire de bœufs). Il semble qu’en France, le terme de « joug » n’ait pas dérivé, par analogie, vers la description d’une forme de relief mais vers une unité de surface.

Le Mont Blanc en toile de fond
« ….une montagne boisée mais Joux Plane est constitué d’herbages ? »
Un toponyme a la vie dure. La forêt ainsi désignée a peut être disparu depuis longtemps au gré des défrichements mais le nom du lieu est resté.
C’est même toute la richesse de la toponymie, elle nous éclaire sur les anciens usages de tel ou tel lieu car ils sont restés dans la mémoire des noms. »
René Poty

