Epices et aromates sous surveillance

Basilic, noix de muscade ou anis : autant d’herbes et épices qui parfument délicieusement nos plats ou nos boissons. Pourtant, consommés en trop grande quantité, ils pourraient avoir des effets nocifs sur la santé humaine. Dans le cadre de la nouvelle législation sur les substances aromatisantes, les députés européens doivent se prononcer sur des seuils maximum autorisés dans nos assiettes.

Naturellement présentes dans les arômes et dans les ingrédients alimentaires de certaines denrées alimentaires composées, certaines substances indésirables des herbes et des épices vont faire l’objet d’une nouvelle législation. La teneur en « substances toxicologiquement préoccupantes » sera contrôlée et un seuil maximal fixé pour les denrées alimentaires présentant le risque le plus élevé pour la santé humaine.

canelle.jpg

cannelle naturelle: bientôt un seuil maximal autorisé 

Quelques exceptions sont envisagées : ces teneurs maximales ne s’appliqueront pas aux denrées alimentaires qui comprennent, pour seul arôme ajouté, des herbes ou des épices fraîches, séchées ou congelées.

Le Parlement européen va se prononcer cette semaine sur la question : selon la députée slovène Mojca Drčar Murko, auteur du rapport, une solution de compromis serait de fixer un seuil maximal pour certaines herbes et épices, si les preuves ont été établies qu’ils sont dangereux pour la santé publique…lorsqu’ils sont consommés en trop grande quantité.

Les études scientifiques sur les animaux ont montré que les herbes et les épices pouvaient être cancérigènes. La santé humaine est donc en danger ?

« La Commission européenne a en effet basée sa proposition législative sur des tests réalisés sur des souris. Ils n’ont pas utilisé des herbes et des épices en tant que tels, mais des substances biologiques dites actives qui existent dans la nature. Le résultat est donc différent, puisque les herbes et les épices comme le basilic, la noix de muscade ou l’anis, sont consommés depuis des siècles sans que l’on observe d’effet négatif. Et puis la nature a rétabli des mécanismes de défense et les derniers tests ont montré que les substances nocives présentes dans les herbes utilisées sont non seulement neutres, mais peuvent même être anticancéreuses ! »

Certains produits composés majoritairement d’herbes et épices pourraient dépasser les seuils autorisés et être interdits : le pesto italien ou les gâteaux à la cannelle vont-ils disparaître de nos supermarchés ?

« Non, le pesto ne disparaîtra pas des étals de supermarchés, tout simplement parce que la Commission européenne a accordé une dérogation à l’Italie pour ses « produits traditionnels », tant qu’ils ne dépassent pas le seuil autorisé. Il est par contre probable que les producteurs devront troquer la cannelle naturelle contre de l’arôme de cannelle, pour qu’il n’y ait pas de problèmes avec le seuil maximal autorisé. Selon certaines données, c’est d’ailleurs déjà le cas : la consommation de cannelle a chuté de 30% en Allemagne l’année dernière et la Grande-Bretagne ne l’utilise plus à l’état naturel -seulement en arôme. »

Autre mesure défendue par la députée slovène : les arômes dits « naturels » devront l’être à au moins 95% pour être déclarés en tant que tel.

Le rapport de Mojca Drčar Murko sera débattu lundi soir en session plénière, parallèlement à deux autres rapports sur les additifs et sur les enzymes.

Source: Parlement européen

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page