Le patou: pas tout bon pour l’accueil…

Les chiens de protection patou dont sont équipés nombre de bergers et bergères depuis une dizaine d’années (programme LIFE), ont une fâcheuse tendance à ne pas faire la différence entre un prédateur quadrupède et un promeneur bipède. Ce cerbère de nos montagnes que l’on a considéré, peut-être un peu vite, comme un épouvantail idéal pour le loup, réussit surtout à faire fuir les amateurs de grand air et d’alpages. Les victimes, plus ou moins gravement mordues, se chiffrent par dizaines à l’échelle d’un massif et les dépôts de plaintes sont de plus en plus fréquents.

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Compte tenu de la dangerosité des patous, la fédération des alpages de l’Isère est opposée à leur utilisation en liberté sur les alpages

Soucieuse de l’importance de la cohabitation du tourisme et du pastoralisme (les 3/4 des alpages sont parcourus par des sentiers balisés pour la randonnée (pédestre, équestre ou à VTT), la Fédération des alpages de l’Isère (Conseil d’administration, commission ovine et des techniciens) a pris une position claire depuis 2006. Dans une note à tous les responsables d’alpages datée du 10 mai 2006, Yves Raffin, directeur de la FAI, l’exprimait clairement:

“Nous sommes opposés à l’utilisation des chiens de protection en liberté le jour dans les troupeaux au pâturage, compte tenu de leur dangerosité; on peut tolérer la présence de ces chiens dans des parcs de nuit dûment matérialisés et fermés…L’attitude parfois agressive des chiens accompagnant les bergers est déterminante dans l’opinion négative que peuvent avoir les gens de la ville, du monde des éleveurs et des bergers en montagne. Le comportement accueillant et respectueux de chacun, bergers et promeneurs, basé sur la tolérance de l’autre est primordial pour que la bonne entente règne sur nos alpages.”

Les témoignages d’agressions reçus par la FAI ne manquent pas. Un certain nombre d’éleveurs se rallient à la position de la FAI, même si le sujet divise. Quelques témoignages d’éleveurs vont dans ce sens. Pour Louis Blanc-Coquand (GFA de la Bergère): “Si nous ne réglons pas ce problème, les randonneurs seront empêchés de se promener, les éleveurs bergers, une des professions les plus appréciées par le passé, seront rejetés, comme c’est le cas déjà à Pommiers-la-Placette et dans bien d’autres endroits, les chiens risqueront d’être empoisonnés (NDLR: c’est arrivé en Maurienne où des boulettes à l’antigel ont provoqué la mort de plusieurs chiens) et les accidents, peut-être même dramatiques, continueront”.

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En attendant, beaucoup de randonneurs se demandent quel comportement adopter lorsqu’un de ces chiens vient vous tourner autour en aboyant et en montrant ses crocs. Faut-il faire preuve d’autorité et lui intimer l’ordre d’aller s’occuper des moutons? Ou continuer sa route comme si de rien n’était?

Le panneau ci-dessus, que l’on devrait en principe trouver sur tous les alpages, donne ces conseils aux promeneurs:”Ces chiens ont besoin de vous identifier. S’ils vous approchent, continuez à contourner le troupeau ou arrêtez-vous. Pour votre sécurité, adoptez un comportement calme”.

Gilbert

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