Michel Barnier tente de rassurer les éleveurs

Comme l’an dernier, le ministre de l’Agriculture et de la Pêche était hier au Sommet de l’élevage, à Cournon. Il a notamment abordé, dans son allocution,  deux questions essentielles à savoir la prophylaxie FCO et le revenu des éleveurs. Nous vous livrons ici les extraits de son discours concernant ces deux points:

Pour faire face à la FCO, que faisons-nous ?

“Depuis maintenant 18 mois, je me bats à vos côtés pour trouver des solutions. A cet égard, je salue le sens des responsabilités de vos organisations. Ensemble, dans un esprit toujours constructif, nous avons pu avec pragmatisme avancer sur les volets sanitaire et économique et prendre des mesures d’un montant de 168 millions d’euros.
Dès le départ, face au sérotype 8, nous avons été réactifs pour nous lancer les premiers dans la vaccination. Et aujourd’hui, 40 millions de doses permettent de vacciner 80% des bovins et 96% des petits ruminants. Cette vaccination massive a permis de protéger une partie importante des cheptels et de rétablir les flux commerciaux. Nous affrontons maintenant le séroptype 1 qui remonte d’Espagne”.

Dans ces conditions, quelle est notre stratégie ?
“Sur le volet sanitaire, tout d’abord.
La stratégie est claire, c’est la vaccination obligatoire de tout le cheptel des petits ruminants et des bovins pour les 2 sérotypes durant la période hivernale entre décembre et mars. Pour cela,
·    sur le sérotype 8, nous venons de lancer un nouvel appel d’offre pour la campagne vaccinale de 2009 pour disposer dans les meilleurs délais des 40 millions de doses nécessaires et pour sécuriser l’accès au vaccin pour les éleveurs français,
·    sur le sérotype 1 ; la situation est plus délicate. Notre difficulté, c’est la disponibilité des vaccins. Nous mobilisons actuellement tous les fournisseurs possibles pour disposer dans les meilleurs délais du maximum de doses. D’ores et déjà un marché négocié portant sur 1.3 millions de doses a été signé avec Fort Dodge et ces doses sont disponibles. J’ai aussi lancé un appel d’offre portant sur 50 millions de doses. L’ouverture des plis est prévue le 15 octobre.
Ce que je peux dire aujourd’hui compte tenu des contacts que nous avons eu avec les firmes pharmaceutiques et les autorités espagnoles, c’est que :
–   à très court terme ; je m’engage à ce que au fur et à mesure de l’extension du sérotype 1, des vaccins soient disponibles immédiatement pour les animaux des foyers atteints, les broutards des zones réglementées et les animaux à haut potentiel génétique –  à moyen terme ; la disponibilité de vaccins permettra une campagne de vaccination massive et simultanée contre les deux sérotypes.
–    Enfin, je vous confirme qu’un rappel de vaccination à 6 mois pour le sérotype 1 ne sera pas nécessaire.
Cette crise met en lumière la nécessité d’une gestion communautaire”.

Face à la dégradation du revenu des éleveurs, qu’allons-nous faire ?

“Vous le savez, nous avons un rendez-vous début novembre avec la profession agricole sur la situation de l’agriculture et plus particulièrement celle des éleveurs.

Je connais les chiffres. Je sais que 2008 sera une mauvaise année après une année 2007 marquée par une amputation de votre revenu moyen d’un quart. Vous allez cumuler la perturbation des flux commerciaux, des marchés peu porteurs et une augmentation du coût de l’alimentation de vos animaux.
Je connais la hiérarchie des revenus dans le secteur agricole.

Je connais la situation des éleveurs ovins dont le revenu déjà très faible sera encore réduit. Je l’ai mesuré concrètement en rencontrant chez lui un éleveur ovin (Pierre Lagrange et son épouse Cécile) en marge de la conférence que j’ai organisée à Limoges avec cinq de mes collègues européens sur l’avenir de ce secteur. Ce n’est pas acceptable.
J’ai entendu votre priorité : rendre de la trésorerie aux éleveurs qui ne pourront pas attendre la réorientation de la PAC. Je sais que la réponse que vous attendez aujourd’hui, ce n’est pas le bilan de santé. Même si c’est lui qui tracera des perspectives durables pour l’avenir.

Je travaille sur trois pistes :
·    l’allègement de vos charges financières et sociales : j’ai ouvert la discussion avec les banques et la mutualité sociale agricole pour trouver des solutions rapides. Mon cabinet travaille en ce moment même sur cette question,
·    l’allègement de la facture énergétique de vos entreprises. Il existe en effet un potentiel immédiat et important d’économies d’énergies dans la « ferme France ». auquel s’ajoute un potentiel de production d’énergies renouvelables tout aussi significatif qu’il faut enclencher par des investissements dédiés. J’ai mis sur la table un plan de performance énergétique. Et le Projet de Loi de Finances permettra de lancer, dès 2009, des actions. Elles concerneront en priorité le secteur de l’élevage : bâtiments d’élevage, chauffe-eau solaires, séchage solaire des fourrages, échangeurs thermiques, méthanisation
·    pour le secteur ovin, j’ai pris des engagements pour des mesures structurelles dès 2009. Nous allons mobiliser les DPU dormants disponibles pour augmenter le soutien à ces systèmes de production essentiels à certains de nos territoires. Une réunion nationale spécifique au secteur ovin aura lieu le 21 octobre pour faire le point sur les aides 2008 et préparer le programme de soutien 2009. Il s’agira de la première étape de la réorientation de la PAC que je souhaite engager dès 2010″.

Gilbert

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