Réunie à Paris mardi dernier, la Commission Permanente nationale de l’INAO* a validé le lancement de la PNO (Procédure Nationale d’Opposition) de la candidature AOC Bois de Chartreuse. Cette décision, la première en France pour un produit forestier, est un grand pas en avant pour l’ensemble des professionnels de Chartreuse, mais aussi pour la filière bois française. Le passage en PNO est la première étape officielle d’instruction d’une demande d’AOC. Suite à cette étape s’engageront les travaux de finalisation et d’échanges avec l’INAO, avant le vote final et le décret officiel d’homologation.
Après un examen approfondi de la candidature Bois de Chartreuse, la Commission Permanente a considéré que le dossier répondait aux exigences d’une candidature AOC.
Cette décision fait suite au dépôt, par le CIBC début septembre 2008, d’un dossier pour répondre au nouveau cadre de candidature demandé par l’INAO.
Depuis la première candidature en 2005, cette nouvelle forme a permis d’approfondir de nombreux points (voir encadré).
En quoi consiste la candidature AOC Bois de Chartreuse ?
La demande d’AOC porte sur des sciages de sapin ou d’épicéa dépassant une certaine section ou une certaine longueur, issus de grumes prélevées dans les forêts de Chartreuse propres à cet usage. Ces caractéristiques sont à la base de la notoriété des Bois de Chartreuse et constituent leur typicité.
La candidature AOC consiste ensuite à décrire dans un cahier des charges les méthodes de culture et de production qui conduisent à la spécificité du Bois de Chartreuse. C’est l’usage de ces méthodes que l’AOC garantit auprès du client final pour l’aider dans son acte d’achat.
Dans ce dossier de demande, il s’agit de démontrer le lien étroit qui existe entre la spécificité du produit Bois de Chartreuse et les facteurs naturels et humains de production.
La forêt de Chartreuse a toujours eu la réputation de fournir de gros bois en raison justement de conditions pédoclimatiques favorables à la productivité, et du fait d’une gestion sylvicole précautionneuse. En scieries, les hommes ont su développer des compétences basées sur l’expérience pour tirer le meilleur parti de la diversité et des dimensions exceptionnelles des Bois de Chartreuse. Ces savoir-faire établissent e lien entre le produit et son terroir, ien fondamental pour une reconnaissance en AOC.
«Tout l’enjeu de l’AOC Bois de Chartreuse est de reconnaître que ces spécificités ont une valeur patrimoniale forte, et que cet ancrage culturel et historique des savoir-faire méritent d’être protégé par un signe d’identification. » précise Eliane Giraud, Présidente du Parc naturel régional de Chartreuse. En cela, l’AOC n’est pas une simple démarche de qualité ou de marque commerciale privée, mais elle permet à un produit et à toute sa filière d’entrer dans un patrimoine collectif public et reconnu officiellement. Preuve en est : une création d’AOC nécessite un décret d’homologation ».
Les professionnels du CIBC doivent maintenant mettre en place le fonctionnement opérationnel de la future AOC, avec notamment une traçabilité claire des produits.
Lancée et soutenue par le Parc naturel régional de Chartreuse cette candidature est maintenant portée par le CIBC (le comité interprofessionnel des Bois de Chartreuse). Le Parc continue d’apporter son appui technique et financier dans le projet d’AOC sur les Bois de Chartreuse.
* INAO : Institut National de l’Origine et de la Qualité
Le succès est très loin d’ être acquis mais cette première étape est déjà une satisfaction pour la filière bois. C’est une reconnaissance pour le fabuleux travail de présentation du dossier lancé et soutenu par le Parc Naturel Régional, ses dirigeants, l’équipe du CIBC, les techniciens, ainsi que tous ceux ayant apporté leur contribution au projet. En cas d’échec, non souhaité, il resterait un avant et un après. L’étude préliminaire a déjà permis, par exemple, l’homologation de la triomatic, certifiant la résistance mécanique des bois. Nous pouvons dès à présent leur adresser un grand MERCI.