Grésivaudan: un pays qui a besoin de relève

Pour maintenir une agriculture dynamique sur les balcons de Chartreuse, la vallée du Grésivaudan et le massif de Belledonne, il est nécessaire aujourd’hui de faciliter entre autres, l’installation de nouveaux agriculteurs. Il y a des places à prendre: en 2007, sur 389 exploitants, 222 avaient plus de 50 ans et ceux-ci exploitaient 4931 ha sur le Pays du Grésivaudan, soit 40% de la surface agricole. Parmi eux, 140 n’avaient pas de succession connue (étude ADASEA).

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C’est dans ce contexte riche de potentialités pour les jeunes agriculteurs qu’avait lieu aujourd’hui au lycée agricole de Saint-Ismier la première journée accueil-installation en Pays du Grésivaudan. Dans le cadre de la Quinzaine de l’installation, le Syndicat mixte du Pays du Grésivaudan, l’ADASEA, l’ADABEL, l’ADAYG et le Point Accueil Installation, organisaient ce rendez-vous pour accueillir les porteurs de projets intéressés par ce territoire, en facilitant les échanges entre eux, en leur faisant découvrir les spécificités du territoire, en leur permettant de connaître et de se faire connaître des acteurs du territoire, élus, organismes agricoles, associations.

Les caractéristiques de ce pays du Grésivaudan, jadis considéré comme “le plus beau jardin de France”, Isabelle Roblès (ADABEL), les a ainsi résumés: “Un territoire proche de la ville, où la pression foncière est forte, où il y a de la pente, mais où la demande en produits agricoles locaux de qualité est réelle. Un territoire où il existe une volonté politique pour maintenir et développer les activités agricoles”.

Quelques inconvénients, donc, et pas mal d’atouts.

Vingt sept porteurs de projets participaient à cette journée,  un chiffre considéré comme élevé. Plusieurs ont dépassé la quarantaine et ne sont donc pas éligibles à la DJA. Comme cela fut souligné au cours des échanges, sur ces 27 projets, 3 seulement relèvent de l’agriculture conventionnelle. Parmi les projets présentés par les candidats, un élevage d’émeus, un projet PPAM (plantes à parfum et aromatiques) qui valorise une friche, un projet apiculture et trufficulture, un élevage ovin, un projet horticole à base de cactus, etc.

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La variété et l’originalité des projets s’inscrivent, comme l’ont montré les échanges, dans l’émergence  simultanée de nouveaux modes de production (bio, petites surfaces, gestion partagée), de nouveaux mode de distribution (vente directe, circuits courts, vente au panier par internet) et de consommation. Sur ce dernier point, la clientèle ne rechigne pas à découvrir de nouveaux légumes, à modifier ses habitudes alimentaires, à devenir partenaire du producteur. Colette Thilly qui a cédé son exploitation d’horticulture/maraîchage à ses enfants: “Beaucoup de gens découvrent des légumes qu’ils ignoraient jusqu’alors, comme la salade pain de sucre – un client m’a téléphoné pour savoir si c’était un choux chinois- et les petits pois frais”.

La table ronde, animée par Olivier Turquin (UJF Grenoble), a réuni Serge Chalier (Chambre d’Agriculture de l’Isère), un représentant de la SAFER, un banquier, une élue, Sylvia Chauvin (conseillère municipale à La Terrasse), Bernard Dupeloux (Terre de liens), Andrée Beylon (Alliance) , Georges Mermond (agriculteur cédant de Venon), Clément Drevet (jeune agriculteur en cours d’installation dans la plaine de Crolles), Christian Reymond (berger en cours d’installation à Pinsot).

Reste que, derrière cet engouement manifeste pour le développement durable et la production agricole locale, l’accession au statut d’agriculteur est toujours aussi difficile. “Un parcours du combattant”, dit Olivier Turquin. “Des modalités nouvelles sont à inventer”. Les trois gros obstacles à franchir pour le candidat à l’installation sont: le foncier, le logement, les finances. Ces trois chapitres ont donc été abordés successivement.

Trouver une terre, un local, un terrain pour installer un bâtiment agricole nécessitent de longues démarches, surtout quand on est en montagne où le moindre lopin de terre plate est convoité. Bref, les candidats à l’installation ont fait part de leurs expériences et de leurs angoisses. “Qui me dit que le terrain que je convoite ne va pas me passer sous le nez et revenir à l’agriculteur déjà installé?” , interroge l’un d’eux. Réponse claire et nette de la SAFER: “Priorité à l’installation quand il y a concurrence avec un exploitant déjà installé”. Une bonne nouvelle pour les 27 porteurs de projets présents.

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Pour plus de renseignements:

Point Accueil Installation (Frédérique Fort): 04.76.20.67.01

Installation Belledonne (Isabelle Robles): 04.76.20.68.45. Lundi 1er décembre, permanence de 14h à 17h à la Maison des agriculteurs

ADASEA (Julie Plataroti): 04.76.20.67.69

Gilbert

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