L’homme doit-il avoir peur du loup?

Le 30 décembre 2006, “La Buvette des alpages, le site sur les brebis et tout ce qui tourne autour”  publiait les grandes lignes d’un rapport américain recensant les attaques de loup sur l’homme dans le monde. Nous en reproduisons quelques extraits en guise de réponse à notre lecteur qui s’interroge, à la suite, notamment,  de ce qui s’est passé récemment à Lans-en-Vercors et au Petit-Bornand (voir nos articles) sur les risques que peuvent courir les hommes face au prédateur.

Le site La buvette des alpages, qui milite pour la promotion de la cohabitation entre l’homme, la nature et les grands prédateurs, observe, à la lecture du rapport, que les comportements de prédation sont rares. “De plus, de nombreux cas concernent des données historiques qui peuvent être soumises à controverse (exemple : cas du Gévaudan en France). Le loup ne considère en effet pas l’homme comme une proie potentielle sauf dans des cas exceptionnels où les conditions écologiques sont radicalement modifiées (en particulier absence de proies sauvages, utilisation importante des proies domestiques, enfants laissés seul pour la garde des troupeaux).

Dans ces conditions, certains individus peuvent développer un comportement d’attaque essentiellement orienté sur des cibles faciles (enfants). Ces situations étaient rencontrées en Europe avant le 20ème siècle, elles se rencontrent toujours en Asie (en particulier en Inde où des cas sont toujours rapportés).

En Europe de l’ouest seuls trois épisodes d’attaques ont été rapportés au cours du 20 ème siècle (1959, 1974 et 1975). Ils sont tous survenus en Espagne dans la région de la Gallice, région agricole où les loups se nourrissent essentiellement sur les proies domestiques et les décharges. En tout, huit personnes (dont sept enfants) ont été attaqués, quatre enfants sont morts”.

Le loup moins dangereux que le le dingo

“En définitive, lit-on sur le site, des attaques sur l’homme existent mais leur fréquence est faible et de plus essentiellement liée à une contamination rabique. Si l’on compare la fréquence des attaques de loup sur l’homme, avec celles engendrées par d’autres carnivores (dingo, grizzli, tigre, couguar…), le loup apparaît comme une des espèces les moins dangereuses au regard d’une part de ses capacités physiques et d’autre part de l’évolution de son aire de répartition et de ses effectifs.

Ainsi, au cours des 50 dernières années, 9 morts ont été recensés en Europe (dont 5, à l’Est, liés à des loups enragés) pour une population lupine estimée entre 10000 et 20000 individus; 8 morts recensés en Russie (4 liés à la rage) pour 40000 loups ; aucun mort en Amérique du nord pour une population de 60000 loups”.

Les auteurs du rapport en question terminent sur des recommandations pour diminuer les cas d’attaques de l’homme par des loups.

– continuer et/ou améliorer les programmes de lutte contre la rage,
– maintenir des réservoirs de proies sauvages, en particulier par une limitation des prélèvements de proies sauvages par les chasseurs,
– restreindre l’accessibilité aux troupeaux domestiques en utilisant des combinaisons de plusieurs mesures de protection des troupeaux (chiens de protection, gardiennage, regroupement nocturne, taille limitée des troupeaux)
– maintenir le comportement craintif des loups, en éliminant tout individu qui deviendrait «familier» et en utilisant des méthodes d’intimidation.

Gilbert

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