Il y a un bail -49 ans pour être précis- que le congrès national des marchés de France ne s’était tenu dans la capitale des Alpes. La 88e édition de ce rendez-vous annuel organisé par la FNSCMF -du 23 au 25 février à Europole- est donc en soi un événement. Le mérite en revient au syndicat des commerçants non sédentaires de l’Isère, présidé par Marie Amore, adjointe au maire de Fontaine, qui a tout fait pour réparer cette trop longue absence.
Les marchés de France représentent un poids économique non négligeable: on recense 800 marchés hebdomadaires dans l’Hexagone, animés par près de 150 000 commerçantes et commerçants. Les marchés sont encore et toujours un lieu privilégié d’échange entre le producteur et le consommateur qui apprécié de plus en plus les circuits courts. C’est l’assurance d’un rapport direct avec le producteur qui peut renseigner le client sur la qualité du produit acheté.
“Chez nous, souligne Monique Rubin, présidente de la FNSCMF, dans son rapport moral, pas d’obligation de quantité, et l’accueil est toujours là, même pour une seule pomme achetée!”
Implantés dans les quartiers, ces marchés sont en outre une bonne façon d’économiser l’énergie dépensée en transport. Les Grenoblois, par exemple, sont particulièrement bien servis en marchés de proximité:
Le marché de la place aux Herbes, à Grenoble
L’agglomération grenobloise, grâce en partie à sa ceinture verte, se distingue par son nombre important de marchés de détail: on en dénombre 46 dont 16 pour la seule ville de Grenoble, auxquels il faut ajouter 121 marchés hebdomadaires rassemblant près de 1000 vendeurs et plus de 160 producteurs. Ce dynamisme local donne un ratio de 1 marché pour 9000 habitants, très sensiblement supérieur à la moyenne nationale qui est de 1 marché pour 15 000 habitants.
Le congrès de la FNSCMF a été inauguré ce matin en présence d’Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat, accueilli par la présidente Monique Rubin, en présence des élus locaux et des représentants du monde économique. Les 300 congressistes ont deux jours et demi pour travailler en ateliers (1) sur les évolutions à donner à leur profession qui n’entend pas sombrer dans la sinistrose, dans ce contexte de crise.
Pour Charline Brassens, secrétaire générale de la FNSCMF, le changement de mode de consommation des Français, plus que jamais regardants sur les prix, n’est pas un sujet d’inquiétude. Elle le dit clairement dans son rapport d’activité:”Cette motivation des consommateurs est assurément le remède anticrise pour les commerçants des Marchés de France, car en termes de rapport qualité/prix, ils ne craignent pas la concurrence. Sur les marchés, ils l’affrontent tous les jours!”
(1) Parmi les nombreux thèmes en débat: l’urbanisme commercial, la loi de modernisation de l’économie, la promotion et la communication via internet, le dialogue avec les collectivités locales, etc.