La FRAPNA en guerre contre les canons à neige

Alors qu’un groupe de travail est lancé sur le bassin Drac-Romanche pour élaborer un Schéma de planification des nouveaux lacs artificiels pour canons à neige, les grands projets se multiplient actuellement, comme si leurs promoteurs craignaient la nécessaire concertation à venir, souligne la FRAPNA Isère dans un communiqué.

La commune de Mont-de-Lans a ainsi élaboré un projet de nouvelle retenue d’eau destiné à la production de neige artificielle pour la station des Deux-Alpes. Ce projet est d’une envergure exceptionnelle, puisque le nouveau plan d’eau aurait une surface de 4,25 ha pour une capacité de stockage de 350 000 m3. Ce plan d’eau artificiel est prévu dans une zone naturelle encore préservée à l’écart du domaine skiable, répertoriée en Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF).

Un plan d’eau bétonné remplacerait ainsi les petites mares existantes au détriment de la faune et de la flore naturellement présents sur le site. La préservation des zones humides est pourtant un des axes du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) actuellement en cours d’élaboration, un objectif qui sera très certainement renouvelé et amplifié dans le futur SDAGE 2009, si l’on se base sur le projet actuellement soumis à la consultation des assemblées. La réalisation de cette retenue collinaire est donc complètement en contradiction avec ce schéma.

Une consommation énergétique déraisonnable
La FRAPNA Isère précise que les atteintes au patrimoine naturel ne sont pas les seuls points noirs de ce projet. Elle déplore aussi le recours massif à l’enneigement artificiel, alors que cette technique ne doit être comprise que comme une solution d’appoint, au regard des impacts qu’elle génère (consommation en eau, en énergie, destruction des sols …). D’un point de vue énergétique, le pompage d’eau de la retenue du Grand Sautet, 700 m de dénivelée en aval, représente une consommation importante et déraisonnable, en ces temps où l’on prône les économies. Cette consommation s’ ajoute à celle liée au fonctionnement même des canons.

“Jusqu’alors, les enjeux de protection de la nature et de la biodiversité, qui constituent un des piliers du développement durable voulu par le Grenelle de l’environnement, n’ont pas été pris en compte dans ce dossier, réalisé au profit des seuls intérêts économiques. Par ailleurs, aucune mesure compensatoire réelle n’a été proposée”, écrit la FRAPNA.

Les associations qui défendent l’environnement et les milieux montagnards sont fortement mobilisées contre ce projet, qui va à l’encontre de la politique de préservation de l’environnement soutenue par le Conseil général de l’Isère, premier département écologique de France. Elles ont saisi le préfet de l’Isère du problème, et lui ont demandé de tout mettre en oeuvre pour éviter que ce projet ne voit le jour.

Gilbert

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