Aider quelqu’un à rétablir un lien social

Point Virgule est un centre de soins grenoblois ouvert aux personnes ayant des problèmes d’addiction (alcool, drogues, etc.). Cette unité, en fonction depuis 13 ans,  fait partie du CODASE (Comité dauphinois d’action socio-éducative) et est conventionnée par la préfecture de l’Isère.

C’est un espace de conseil et d’écoute pour les personnes souffrant d’addictions ainsi que pour leur famille et leur entourage. C’est également un centre qui propose des actions de prévention et de formation auprès de différents publics (établissements scolaires, entreprises, etc.)

En ce qui concerne le travail d’accompagnement et de suivi, il  s’effectue en réseau : les CHU, les médecins, les travailleurs sociaux, les centres d’hébergement, les CMP, sont autant de maillons de cette chaîne.

Les familles d’accueil constituent un autre maillon, tout aussi essentiel que les autres.

sylvie JoudSuzanne Joux en est persuadée. Elle dirige le Pôle Hébergement de Point Virgule, qui prend en charge environ 25 personnes par an:

« Je suis une défenseuse de la famille d’accueil », explique t-elle. « La toxicomanie est la plupart du temps synonyme de rupture du lien social. L’accueil temporaire dans une famille –les séjours sont de 1 à 6 mois- permet à la personne de se rendre compte qu’elle peut être en relation, qu’elle est capable de communiquer, capable de se rendre utile, d’assumer des tâches quotidiennes, sans être intoxiquée ».

Retrouver l’utilité de ce lien social passé aux oubliettes, c’est l’objectif.

C’est , dans le meilleur des cas, un nouveau statut que peut se découvrir la personne dans cet échange, sous le toit de ses hôtes, et par conséquent une autre image de soi-même.

Point Virgule cherche à étendre son réseau de familles d’accueil en Isère, que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural.

Suzanne Joux, précise le déroulement des choses : « L’hébergement doit être le résultat d’une démarche thérapeutique affirmée. Cette solution ne peut être choisie sans une volonté manifeste  de la personne concernée. Nous la recevons dans nos bureaux pour une évaluation et nous signons ensuite un protocole entre la famille, la personne hébergée, le centre de soins ».

Les personnes accueillies sont des adultes de 18 à 40 ans environ, qui ont cessé la consommation de produits mais ont besoin de se consolider en ayant une vie sociale, qui peuvent participer à une activité (jardinage, bricolage, cuisine, soins aux animaux, etc.).

En ce qui concerne les hébergeurs (famille ou couple, actifs ou retraités), il est demandé de pouvoir mettre à disposition  une chambre individuelle et d’associer l’hôte à la vie quotidienne (repas, activités). Une indemnisation de 25€/jour leur est versée.

Suzanne Joux se charge ensuite de faire un suivi régulier au rythme d’une visite par semaine et d’apporter ses conseils à ce travail de tricotage très délicat, nécessitant patience, obstination, et tolérance. Suzanne Joux sait mieux que personne la difficulté de cette entreprise. « Et c’est pour cela, souligne t-elle, que je suis joignable en permanence y compris le week-end et les jours fériés ».

codase

Gilbert

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