Mobilisation pour les métiers de la croissance verte

Le lancement du plan de mobilisation des filières et des territoires pour le développement des métiers de la croissance verte a eu lieu dans le cadre de la conférence nationale sur les métiers de la croissance verte jeudi 28 janvier. Jean-Louis Borloo et Valérie Létard y participaient. Les secteurs impactés par la croissance verte (1) touchent près de 12 millions d’actifs, soit 1 actif sur 2 en France et pour les filières qui ont pu évaluer le maintien/création d’emplois dans leur secteur, 600 000 emplois est une fourchette basse à l’horizon 2020.

Dans sa synthèse, le comité de la filière Agriculture et Forêts, présidé par Constant Lecoeur (2), a retenu comme emplois de la croissance verte les emplois liés à la production de biomasse dans les activités agricoles et forestières, soit un ensemble de plus de 2 millions d’emplois.

Le comité prévoit :

Pour le secteur de l’Agriculture :

– environ 10 000 créations nettes d’emplois dont 7 600 pour l’agriculture biologique et l’approvisionnement direct de proximité,

– 600 créations d’emplois au titre de la formation,

– 2 700 créations d’emplois d’éco-conseillers : conseillers de développement durable, éco énergéticiens, éco-certificateurs et qualiticiens.

Ce secteur comprend l’agriculture conventionnelle, l’agriculture biologique, l’approvisionnement direct de proximité, les entreprises de travaux, les Coopératives d’utilisation du matériel agricole (CUMA), l’ensemble des coopératives et négociants de proximité ainsi que les conseillers de l’agriculture.

Pour les industries agroalimentaires (IAA) :

-la création d’emplois d’éco-énergéticiens pour la maîtrise énergétique et l’optimisation des bilans carbone sur la base d’un emploi pour 1000 soit 600 créations,

-la croissance des emplois de la distribution de produits issus de l’agriculture biologique à hauteur de 2000 par an. Le comité retient le chiffre de 1000 par an pour l’horizon 2020 soit 10 000 emplois,

-la formation est une nécessité. En effet, il est estimé un besoin nouveau d’engager 1 jour/an pour la moitié des personnels des IAA en moyenne sur les dix prochaines années soit 300 000 jours stagiaires.

Pour les métiers d’appui de ce secteur :

-des formateurs au développement durable qui incluent les économies d’énergie dans la conduite de lignes de production, le stockage et la conduite des engins et véhicules soit 250 formateurs,

– des conseillers énergie et développement durable à raison de 1 pour 250 emplois soit 2 400 éco-conseillers.

Au total, la création d’emplois dans l’industrie agroalimentaire et la distribution spécialisée en produits de l’agriculture biologique est donc estimée à 13 250 emplois.

Pour les métiers de la forêt, de l’exploitation forestière et de la première transformation du bois,

la croissance verte devrait induire la création de :

– 23 620 emplois pérennes à l’horizon 2020, métiers d’appui inclus (techniciens d’animation et de mobilisation, éco-certificateurs, formateurs…),

– 800 emplois liés à la création des nouveaux parcs dans les cinq ans,

– 4 000 emplois attachés aux activités de gestion de la biodiversité ordinaire en relation avec la mise en oeuvre des trames verte et bleue dans les dix ans.

Actuellement, les créations d’emploi dans ces secteurs sont estimées à environ 2 500 par an. A l’horizon 2020, on devrait atteindre 22 500 emplois.

Pour les métiers d’appui de ce secteur :

La stratégie nationale de recherche et d’innovation sur l’alimentation, les biotechnologies, l’urgence environnementale due au changement climatique et les éco technologies militent pour renforcer les équipes publiques et privées de 3 000 chercheurs.

Pour la formation, le comité de filière propose de mener :

– une action prioritaire auprès des formateurs en mobilisant les acteurs de la recherche et du développement pour une agriculture écologiquement intensive, une alimentation de qualité et de sécurité sanitaire et un développement durable des espaces agricoles, forestiers et naturels,

– une labellisation des centres de formation préparant aux qualifications des métiers de la croissance verte de manière à valoriser ces métiers : label « métiers de la croissance verte »,

– des opérations de suivi des préparations aux nouvelles qualifications de la croissance verte avec appels de candidatures,

– des actions de promotions des métiers de la croissance verte auprès des institutions chargées de l’accueil, l’orientation et l’insertion des jeunes dans la vie active avec la palette de l’ensemble des diplômes offerts sans discrimination d’institutions,

– des actions prioritaires de promotion des métiers de la forêt, de l’agriculture et de l’agroalimentaire pour améliorer l’image de ces secteurs auprès des jeunes par des opérations associant qualité de l’environnement et des métiers de la production en forêt et dans l’agriculture notamment, ou sur notre alimentation,

– des appels à projets auprès des fédérations professionnelles pour valoriser leurs métiers,

– une recherche des entreprises concernées pour prendre en compte la dimension sociale du développement durable notamment dans la partie conditions de travail.

Le comité s’est appuyé principalement sur les travaux engagés par l’enseignement agricole dans l’accompagnement aux métiers de « la croissance verte ». Les besoins en formation semblent identifiés et couverts, il s’agit davantage de faire évoluer les formations existantes que d’en créer sur des secteurs qui seraient non couverts. L’urgence est, par conséquent, de former les formateurs nécessaires à cette requalification de masse des acteurs avec l’appui de la recherche et de l’enseignement supérieur.

www.developpement-durable.gouv.fr

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(1) Il y avait 11 comités : Métiers de la filière « Agriculture et Forêts »,  de la filière « Bâtiment »,  de la filière « Mer », de la filière « Construction électrique, électromécanique et réseaux », de la filière « Transports »,  de la filière « Raffinage, carburants et chimie verte», de la filière « Automobile », de la filière « Biodiversité et services écologiques », de la filière « Tourisme »,  de la filière « Energies renouvelables », de la filière « Eau, Assainissement, Déchets, Air».

(2) Constant Lecoeur, ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, est également Président de la section « Emploi, formation, recherche » du conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) et Président de l’observatoire des Missions et des Métiers (OMM) du ministère de l’agriculture (CGAAER).

Gilbert

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