“Le ministre de l’agriculture sous estime la crise bovine”.

Selon la confédération paysanne, le Ministre de l’agriculture peine à saisir l’ampleur du désastre économique et social qui s’installe dans les campagnes.

Elle le fait savoir à travers un communiqué.

“Alors que les éleveurs de « bovins viande » connaissent pour la 4ème année consécutive une baisse de leur revenu (inférieur à 10 000 euros/actif), le Ministre de l’agriculture peine à saisir l’ampleur du désastre économique et social qui s’installe dans les campagnes.

Fidèle à sa stratégie d’effet d’annonce (« 300 millions d’euros pour les éleveurs», «3 milliards d’euros d’aides PAC qui rentreront en avance dans les trésoreries des exploitations ») le Ministre oublie que les précédents plans de soutien ont dans la plupart des cas contribué à augmenter l’endettement des éleveurs et que les aides PAC sont tout simplement dues par les pouvoirs publics.

Leur versement anticipé permettra le plus souvent de rembourser des prêts à court terme contractés par les éleveurs auprès de leurs banques !

Certes, un plan d’urgence est nécessaire. Pour être efficace, il doit être ciblé et privilégier des prises en charge totales d’annuités et/ou de cotisations sociales aux différents systèmes de prêts de trésorerie ou de consolidation.

Quant à la question centrale, celle des prix rémunérateurs, il est parfaitement illusoire d’imaginer qu’elle puisse trouver une solution dans le cadre de l’interprofession. Non seulement celle-ci ne représente qu’une partie des éleveurs, mais elle ne dispose de surcroît, d’aucun outil réglementaire pour agir sur les prix !

L’observatoire du prix et des marges, aura beau être présidé par un économiste de renom, il n’a aucun pouvoir pour « […] rétablir un juste équilibre dans la répartition de la valeur ajoutée de la filière au profit des producteurs ». Il s’est pour le moment heurté au refus des transformateurs et de la grande distribution à rendre plus transparente leur prise de marge.

Rien ne pourra se faire en faveur des prix à la production, sans une volonté politique forte d’intervenir par des outils législatifs pour rééquilibrer et réguler les rapports de force dans la filière. Cette volonté n’existe pas. Au contraire, au regard des différentes lois (LME et LMA) le désengagement de l’Etat de son rôle de régulateur de l’économie en particulier pour un secteur aussi sensible que celui de l’agriculture, est frappant.”

Gilbert

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