Villes des Alpes: à la recherche d’une nouvelle politique des transports

La conférence « La mobilité de l’avenir. Les villes des Alpes à la recherche d’une mobilité compatible avec le climat », organisée par l’association « Ville des Alpes de l’Année » encollaboration avec la CIPRA et la commune de Belluno, a réuni une centaine de  participants de tous les pays alpins.

Des groupes de travail avec des experts et des personnalités politiques ont été l’occasion de débattre de concepts de mobilité au sein de la ville ou entre la ville et ses environs. Auparavant, des intervenants autrichiens, français, italiens et suisses ont présenté des idées et des propositions théoriques et pratiques : le spécialiste des transports, Hermann Knoflacher, de l’Université technique de Vienne, a rappelé que les villes alpines s’étaient enrichies grâce au transport de marchandises.

Des villes sans voiture seraient aujourd’hui encore un plus non seulement pour la qualité de vie, mais aussi pour la prospérité économique, tandis que les « parasites internationaux », sociétés commerciales implantées à l’extérieur des centres le long des autoroutes, retirent aux villes leur pouvoir d’achat.

Helmuth Moroder, représentant de la ville de Bolzano a exposé l’ambitieux objectif de la capitale du Tyrol du Sud : atteindre la neutralité climatique d’ici à 2030. Son nouveau concept de transports, la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables ainsi que la construction et la rénovation énergétiquement efficientes doivent permettre de réduire les émissions de CO2 de dix à deux tonnes par habitant et par an, et de générer ainsi chaque année 160 millions d’euros d’économies sur les coûts énergétiques actuels.

Politique des transports : un sujet pertinent au niveau international et explosif au niveau local

La politique des transports revêt un caractère complexe et urgent, comme en ont témoigné les manifestations organisées contre l’extension de l’A27 : ce nouveau tracé de 21 kilomètres et de 1,2 milliard d’euros à travers les Dolomites italiennes constituerait une
violation directe des protocoles Transports, Tourisme et Protection de la nature et entretien des paysages de la Convention alpine, selon ses opposants.

Outre ces considérations d’ordre écologique, ils font aussi valoir des arguments sociaux : tous les ans, la région perdrait plus de 800 habitants. L’autoroute ne lui apporterait aucune plus-value ou prestations de services supplémentaires. Autre crainte : que les communes et la province de Belluno perdent leur compétence décisionnaire en matière de mobilité au profit des entreprises privées impliquées dans le projet.Il a également été débattu de l’extension de la ligne ferroviaire en tant que solution alternative.

La conférence a été suivie par l’assemblée générale de l’association Ville des Alpes de l’Année. Hubert Buhl (Sonthofen/D) a été élu président.

Chaque année depuis 1997, une ville de l’espace alpin qui se distingue par le développement durable et innovateur de sa zone urbaine et périurbaine porte le titre de « Ville des Alpes de l’Année ».

alpes

En janvier, la petite ville autrichienne de Bad Aussee transmettra le titre à la ville slovène d’Idrija.

Informations complémentaires sur la Ville des Alpes de l’Année et actes de la conférence sur le site Internet de l’association : www.villedesalpes.org

Gilbert

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