Lancement de l’Année internationale des forêts

Des millions de personnes tributaires des forêts jouent un rôle vital dans la gestion, la conservation et le développement durables des forêts de la planète. Et pourtant on tend à sous-estimer leurs droits d’utiliser et de tirer parti des ressources forestières locales, indique le nouveau rapport de la FAO Situation des forêts du monde 2011 (SOFO), présenté lors de la cérémonie d’ouverture de l’Année internationale des forêts à New York.

“L’Année internationale des forêts doit servir à mettre en lumière le lien entre peuples et forêts, et les avantages que peuvent en tirer les populations locales lorsqu’elles gèrent leurs forêts dans une optique durable et innovante”, a souligné Eduardo Rojas, Sous-Directeur général de la FAO pour les forêts. Vers une ‘économie plus verte’ L’intérêt accru suscité par la durabilité sociale et environnementale constitue un enjeu singulier pour l’industrie forestière qui devra innover et se réorganiser pour être en mesure de répondre aux demandes du XXIème siècle.

Elle devra également contribuer à modifier la perception généralement négative du bois qu’ont les consommateurs, en ce sens qu’ils pensent qu’il est éthiquement incorrect d’abattre des arbres. Le rapport de la FAO souligne qu’au contraire, le secteur forestier est un élément important d’une économie plus verte et les produits ligneux présentent des caractéristiques environnementales séduisantes. Le bois et les produits ligneux, comme les matériaux naturels, sont issus de ressources renouvelables qui piègent le carbone et offrent de vastes possibilités de recyclage.

Une utilisation plus durable des ressources, le recours à davantage de résidus dans la fabrication des produits, une meilleure efficacité énergétique et la réduction des émissions sont les réponses qu’apporte l’industrie forestière aux multiples préoccupations environnementales et sociales. Par exemple, la production forestière totale en 2010 est constituée à 37 pour cent de papier recyclé, de déchets du bois et de fibres non ligneuses, pourcentage appelé à s’établir à 45 pour cent en 2030, augmentation due en grande partie à la Chine et à l’Inde.

Par ailleurs, la plupart des produits ligneux solides, comme le bois scié et le contreplaqué, sont produits avec une quantité relativement limitée d’énergie. La production et l’utilisation sont ainsi à faible empreinte carbone, d’autant plus que les produits du bois stockent le carbone.

La production de pâte et de papier est plus gourmande en énergie mais elle est soumise à une plus forte pression pour réduire son intensité énergétique et ses émissions de carbone en adoptant des technologies améliorées et les échanges de droits d’émission. De nombreux gouvernements estiment que le secteur forestier offre des possibilités importantes de promotion d’une ‘économie plus verte’, notamment par la bioénergie, les activités de promotion du bois et de nouveaux produits à base de bois et biomatériels.

Ainsi, divers pays développés ont renforcé leur soutien en faveur des industries forestières ces dernières années. REDD+ doit affronter les problèmes locaux Le rapport de la FAO souligne également la nécessité urgente de mesures destinées à protéger les acquis que procurent les forêts en matière de soutien aux moyens d’existence locaux face au changement climatique.

Les récentes décisions prises à Cancun en décembre 2010 sur REDD+ devraient s’aligner sur une plus vaste réforme de la gouvernance forestière et permettre la participation des communautés autochtones et locales. Leurs droits doivent être respectés dans le cadre des activités et stratégies nationales REDD+, suggère le rapport. En outre, les pays devront adopter des législations pour préciser les droits carbone et garantir une répartition équitable des coûts et des bénéfices tirés des mécanismes REDD+. Les stratégies d’adaptation sont sous-estimées Si les mesures REDD+ attirent une attention et des financements croissants, le rôle des forêts dans l’adaptation au changement climatique est crucial – bien que souvent sous-estimé – par les gouvernements.

Le rapport insiste sur l’importance de la contribution des forêts à la réalisation des stratégies nationales d’adaptation. Les mesures forestières ont le pouvoir d’atténuer les impacts du changement climatique sur les écosystèmes et les secteurs de la société fortement vulnérables. Par exemple, enrayer le défrichement des mangroves (dont un cinquième aurait disparu à l’échelle mondiale depuis 1980) contribuerait à protéger le littoral face aux tempêtes plus fréquentes et plus intenses et aux tsunamis. La plantation de forêts et d’arbres pour la protection de l’environnement et des revenus pourrait aider les communautés pauvres des pays arides à être moins sujettes aux sécheresses.

Parmi les exemples de mesures d’adaptation dans les pays en développement figurent l’aménagement et la conservation des mangroves au Bangladesh, la prévention des feux de brousse à Samoa et les programmes de reboisement en Haïti. Le rapport évoque les liens étroits entre forêts, moyens d’existence ruraux et stabilité environnementale, qui soulignent la nécessité d’apporter un soutien financier concret aux mesures d’adaptation des forêts.

“Faute d’accorder cette attention aux problèmes à l’échelon local, on court le risque d’affaiblir les modes de vie traditionnels et de mettre en péril certaines des forêts les plus biologiquement variées et importantes sur le plan environnemental”, souligne le rapport.

En France, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie et du développement durable a lancé l’année de la forêt dans le Vercors

Gilbert

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