Sécheresse: la position de la FNSEA

De nombreuses régions françaises sont touchées par la sécheresse. Les faibles pluies et les températures élevées devraient se poursuivre et dégrader le potentiel de fourrage et les disponibilités en paille.Voici la position de la FNSEA face à cette aléa climatique.

 » 20 départements français étaient visés par des mesures de restriction d’eau au 10 mai en raison de la sécheresse que connaît la France depuis plusieurs semaines, selon le Ministère de l’Ecologie. Cette sécheresse de printemps atypique s’est installée sur toute l’Europe du Nord (Nord de la France, Angleterre, Benelux, Allemagne, Pologne et Ukraine) et pourrait durer de « quelques semaines » à « quelques mois », selon l’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM).

Alors que le coût de l’alimentation animale a grimpé ces 12 derniers mois, la prévision de faibles bilans de récolte en raison de la sécheresse fait craindre des cours durablement élevés sur les marchés céréaliers.

Interrogé le 7 mai dernier sur les ondes de Europe 1, le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a déclaré « qu’il faut cesser en France cette situation […] stupide, où en gros depuis 20 ans, on a interdit aux agriculteurs de constituer toute réserve, tout stockage d’eau hivernale, ce qui génère aujourd’hui […] des lacunes et des difficultés pour des agriculteurs qui pourraient irriguer un certain nombre de cultures ». Le président de la FNSEA déplore aussi le manque d’anticipation face à ces situations de crises.

Les céréaliers ne sont pas les seuls touchés par la sécheresse. Les éleveurs redoutent de leur côté un manque d’approvisionnement en paille pour les animaux.  Alertée par son réseau sur les pénuries de fourrage que rencontrent nombre d’éleveurs souffrant déjà de graves difficultés économiques, la FNSEA a décidé d’interpeller le gouvernement. Dans un courrier daté du 10 mai et adressé à Bruno Le Maire, son président, Xavier Beulin, demande au Ministre de l’Agriculture de mettre en œuvre « très rapidement […] l’autorisation de récolter le couvert des jachères et d’y faire pâturer les animaux ».

Cette utilisation des jachères équivaut à une dérogation des règles d’entretien minimal des terres fixées dans le cadre de la conditionnalité des aides de la Politique Agricole Commune. L’interdiction de fauchage des jachères est normalement fixée pour une période de 40 jours consécutifs, compris entre le 1er mai et le 15 juillet. Dans sa lettre, Xavier Beulin explique au Ministre de l’Agriculture qu« au-delà de la « paperasserie » inutile et incompréhensible » qu’elle génèrerait, cette procédure « risque de freiner les agriculteurs spécialisés en grandes cultures dans la mise à disposition de leurs jachères ». Or il y a urgence, souligne la profession agricole.

Les départements touchés par les restrictions d’usage d’eau les plus importantes – l’irrigation agricole étant concernée – sont ceux de la région Poitou-Charentes. Les prélèvements d’eau d’origine agricole y sont parfois réduits d’au moins 50%. Mais des départements comme la Vendée, la Dordogne, le Lot, l’Oise, le Doubs, le Rhône, l’Isère ou la Nièvre sont concernés également. Dans plusieurs régions, les précipitations du mois d’avril ont été inférieures de 80% par rapport à la normale. »

Groupe sur l’« Eau »

La FNSEA est à l’initiative d’un groupe « Eau » qui doit réfléchir à la constitution de réserves d’eau. Ce groupe sera présidé par Jean-Luc Capes, responsable de la fédération départementale des Landes, qui suit ce dossier depuis de nombreuses années.

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page