Lac Mort: développement du programme de sauvegarde des amphibiens

EDF Unité de Production Alpes a confié à l’association Drac Nature un suivi naturaliste des amphibiens aussi nommés batraciens (crapauds, grenouilles, salamandres et tritons) présents aux abords du Lac Mort. Cette opération, en faveur d’une meilleure connaissance et de la protection des populations sur le plateau Matheysin, contribue à la préservation de la biodiversité.

Chaque année, deux périodes de migration amènent les amphibiens à traverser la route longeant le Lac Mort (qui relie la commune de Laffrey au hameau du Sappey, commune de St Barthélémy de Séchilienne). En effet, le rythme biologique de ces animaux, les pousse à migrer à l’automne pour rejoindre des sites où ils passeront l’hiver.

Au printemps, période de reproduction, ils rejoindront un point d’eau où ils pondront leurs oeufs. Ceux-ci donneront naissance à des larves appelées communément ”têtards” (uniquement crapauds et grenouilles). Celles-ci se développeront en menant une vie aquatique, respirant avec des branchies comme les poissons.

En fin d’été, elles se métamorphoseront en adultes capables de respirer à l’air libre grâce à des poumons. Ces deux périodes de migration rendent les amphibiens particulièrement vulnérables. Obligés de traverser les routes, de nombreux individus sont victimes de mortalité routière, écrasés par les véhicules. Le printemps représente le moment le plus critique. Les populations migrent sur une très courte période et en grand nombre, multipliant les risques de collision.

Concessionnaire et exploitant hydroélectrique du Lac Mort, EDF Unité Production Alpes a confié à l’association Drac Nature une étude sur cette problématique et un suivi naturaliste pour en mesurer l’importance. L’opération de suivi est conduite en trois phases.

La première, menée en octobre et novembre 2011, a consisté à faire un premier diagnostic en réalisant les premières observations et prospections de terrain. Essentiellement nocturnes et par temps de pluie, ce travail a permis d’évaluer la mortalité en automne et d’identifier les zones les plus sensibles.

Pour la deuxième phase, au printemps 2012, Drac Nature réalisera un inventaire et des comptages plus fins au moment où s’effectuent les migrations massives. L’association observera les cheminements préférentiels des amphibiens afin de définir les zones particulièrement à risque. Le suivi naturaliste permet de réaliser une opération de sauvegarde. Des filets installés le long de la route bloquent l’accès aux amphibiens. Obligés de cheminer le long de ces filets, ils tombent dans des seaux préalablement installés. Les naturalistes n’ont plus qu’à les récolter pour les identifier, les compter et les transporter en zone de sécurité.

Dans un troisième temps, si ce suivi naturaliste confirme un risque élevé de mortalité pour les amphibiens, Drac Nature et EDF élaboreront une proposition de plan d’actions pour diminuer le risque et mieux protéger les animaux, par exemple en installant des crapauducs (tunnels de passage sous la route).

Pour EDF, cette opération s’inscrit dans le cadre de sa politique de protection de la biodiversité, articulée
autour de plusieurs objectifs : développer la connaissance des milieux naturels pour appréhender les impacts,
minimiser les impacts des ouvrages de production et protéger et restaurer les espaces naturels, informer et
former les salariés et riverains, et dialoguer avec les experts, notamment les associations.

Gilbert

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