François Hollande “booste” l’Europe..

Le discours de François Hollande à Strasbourg, au parlement européen était attendu… Et pour cause, le chef de l’Etat devait exposait ce qu’était sa vision de la construction européenne.

On peut dire qu’il l’a fait sans détours, sans concessions, n’hésitant pas d’agiter le spectre d’un échec dont elle ne se relèverait, si elle se montrait incapable de dompter certains défis..

Il a tout d’abord rappelé à la salle, bondée pour la circonstance qu’il s’adresse à elle ” comme un homme politique dont la conviction européenne a guidé son engagement,  comme un chef d’Etat qui a placé la réorientation de l’Europe au cœur de son action et qui se consacre depuis 9 mois à cette tâche. “

Pour le chef de l’Etat ” L’Europe est une  une immense aventure, une construction politique exceptionnelle, qui est enviée mais qui ” depuis trop longtemps doute d’elle même et qui ne sait pas défendre ses intérêts… protéger l’Euro…”

François Hollande estime que: ”  la crise de la zone euro est désormais largement derrière nous, nous sommes loin d’en avoir tiré toutes les conséquences….Il faut à présent relever  le défi de la stabilité financière et de la croissance économique ?”  Il reconnait cependant des avancées mais ” l’Europe ne peut en rester là!”

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25 millions d’Européens  au chômage

François Hollande estime qu il n’y aura pas de répit tant que 25 millions d’Européens seront au chômage, que dans certains pays de l’Union un jeune sur deux cherche un emploi, que des millions de personnes resteront jetées dans la précarité…”

Comme solutions il prône bien entendu la croissance, le désendettement et l’amélioration de la compétitivité…  la coordination des politiques économiques nationales pour résorber les déséquilibres entre états.. Sans oublier bien entendu le soutien à l’Euro.

François Hollande pense que ” le moment est venu de lancer le grand chantier de l’approfondissement de l’Union économique et monétaire à travers deux principes l’intégration et la solidarité. Cela passe par l’harmonisation des politiques fiscales,  des réformes structurelles pour rendre nos économies plus fortes,  des politiques communes en matière d’infrastructures, de recherche, lancer des projets innovants, en matière de nouvelles technologies, d’énergies renouvelables, de transition énergétique et écologique.

C’est aussi garantir à chaque jeune européen un emploi ou une formation, lutter contre le chômage, accompagner les salariés tout au long de leur parcours, afin de leur permettre de garder leurs droits à la retraite, à l’assurance chômage, à la Sécurité Sociale, ouvrir le chantier du salaire minimum…

François Hollande sait que la discussion sur le cadre financier européen sera ardue mais il est clair dans ses propos: “faire des économies, oui, affaiblir l’économie, non car je me refuse à condamner l’Europe à une austérité sans fin…hollande 3

Il souhaite une politique commune harmonieuse: ” La politique commune, c’est la politique agricole, qui permet de renforcer une industrie agroalimentaire, précieuse, pour l’Union européenne, mais qui doit aussi respecter l’environnement. C’ est pourquoi les aides directes et le développement rural sont complémentaires.

Mais je n’oppose pas les deux politiques, comme il est commode de le faire, politique de la cohésion contre politique agricole. Nous devons garder le socle des politiques européennes, sinon comment construire ?

Il souhaite que soit prolongé le pacte de croissance adopté en juin dernier, augmenter les moyens prévus pour l’innovation, les infrastructures, les nouvelles énergies, “le budget doit soutenir les Européens les plus fragiles, et les plus exposés à la crise, aider les plus démunis, l’enjeu de l’emploi des jeunes  doit devenir un véritable programme européen, avec une véritable priorité…”

Le Chef de l’Etat pense qu’un compromis est possible, que” nous sommes capables de décider ensemble, chefs d’Etat et de gouvernement, parlementaires européens.”

François Hollande a enfin donner les raisons pour lesquelles la France a décidé d’intervenir au Mali.. ” Au nom de la France mais aussi de l’Europe, de la Communauté  internationale”

Un Mali qui avait perdu son intégrité territoriale, qui risquait d’être totalement livré aux mains des terroristes…” Il fallait agir vite, avant qu’il ne soit trop tard…”

François Hollande a confirmé que la France, l’Europe participeront le moment venue à la reconstruction de ce pays. Il pense que l’Europe doit parler d”une seule voix afin de résoudre certains conflits: Syrie, Iran, Palestine…”

L’Europe doit également prendre sa part dans l’enjeu climatique, et la France est prête à organiser la « Conférence climat » en 2015,” mais nous ne réussirons pas seul. L’Europe  doit être exemplaire en matière d’énergies renouvelables, et d’efficacité énergétique.” estime le Président de la République Française.

Il a conclu son intervention  par “je crois à l’Europe, parce que je pense qu’elle est utile, non seulement aux Européens, mais au monde tout entier, et la meilleure manière pour l’Europe de protéger ses intérêts c’est de défendre son modèle, ses valeurs, à l’échelle du monde….”

S’en suivi un débat dont en voici les principales interventions

Pour José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, “la crise n’est pas encore passée. Le taux de chômage est intolérable. La réforme de la compétitivité est indispensable. Pour garantir une croissance soutenable, nous avons besoin d’investissement; et l’instrument pour ça c’est le budget de l’Union européenne.

Joseph Daul, chef des démocrates chrétiens, a rejeté les propositions actuelles du Conseil pour le prochain cadre financier multiannuel de l’Union européenne. “Ces propositions vont dans la mauvaise direction. Au lieu d’investir dans l’avenir, on s’attaque à l’un de nos meilleurs instruments pour générer de la croissance: le budget européen, dont 94% retourne vers les Etats membres sous forme d’investissements. La proposition actuelle est un renoncement politique, et nous allons la rejeter.

Pour Hannes Swoboda, chef des démocrates socialistes, “le coût du chômage est extraordinaire. Nous avons un pacte pour la croissance, mais il est impératif de le dynamiser pour créer des emplois. L’Europe a besoin d’une approche équilibrée et tournée vers l’avenir.

Le leader des démocrates libéraux Guy Verhofstadt a estimé que “l’Europe n’a qu’un avenir possible: faire un saut vers une grande fédération.” En ces temps d’austérité, il a présenté comme possible solution une mise en commun plus efficace des ressources pour la défense ou l’innovation.

Selon Daniel Cohn-Bendit, co-président des verts, “puisque nous sommes en récession au niveau des Etats membres, il nous faut un budget européen fort pour revigorer ces économies.

Martin Callanan, chef des conservateurs et réformistes, a déclaré que “pour vous, le marché unique signifie des règles du travail, des taxes et des politiques économiques harmonisées. Pour moi, cela signifie entrer en concurrence les uns avec les autres pour devenir plus compétitif sur le marché international.

Philippe De Villiers, président du groupe Europe libertés démocratie, a quant à lui considéré que “votre rêve de la fusion européenne par l’intégration s’est évanoui dans le cœur des peuples, désintégré […]; aujourd’hui, les peuples s’éloignent.

Pour Gabriele Zimmer, chef de groupe de la gauche unitaire européenne / gauche verte, “l’austérité mène à une perte de croissance. L’austérité et la limitation des salaires sont toxiques.” Par rapport au Mali, elle a estimé que l’intervention militaire était la mauvaise voie à suivre, dès lors que les conséquences à moyen et à long terme restent floues.

Gilbert

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