Avec Yves Renn, président de Coopenoix , accompagné du directeur de la coopérative, Marc Giraud, nous avons fait un tour d’horizon de l’actualité noix…
» 2015 est une bonne année.. Tant au niveau de la récolte, du calibre et de la qualité. Paradoxalement cela profite davantage aux producteurs qu’aux entreprises. En effet le fait d’avoir peu de petites noix fait que l’activité cerneaux est en baisse. Hors celle ci participe bien aux comptes de résultats des entreprises ».
il faut dire qu’en 2015 tout était réuni pour que le rendement et la qualité soient au rendez vous. » La météo a été extrêmement favorable, année sèche avec des pluies au bon moment, l’état sanitaire très correct avec peu de maladies, les conditions de récoltes ont été très bonnes également. » Nous avons donc une hausse de production de 18% par rapport à l’année précédente avec des récoltes par zones très homogènes.
« Le paradoxe est qu’il est demandé aux nuciculteurs de produire de la qualité pour faciliter la vente et cette année le marché est tendu. « En effet, les américains ont confirmé leur retour, les noix australiennes arrivent, le Chili est devenu un gros exportateur de noix de qualité. Rajoutons que la Chine a baisser ses importations de noix, sans doute parce qu’elle en produit davantage et le pays est victime de la crise.. »Rajoutons que l’Espagne, un gros client a décroché, pour les mêmes raisons.. »
Il faut noter aussi que les américains ont une politique de prix très agressive avec un prix de mise en marché de 25% de moins par rapport à 2014..
Le marché européen est très porteur et attire donc toutes les convoitises et la concurrence s’annonce rude. » Cela nous amène à réfléchir, à nous adapter tout en se disant que nous investissons pour l’avenir proche, même pour 2016 du fait que nous avons une production de qualité. Nous faisons le maximum pour satisfaire nos clients avec un rapport qualité prix très maitrisé. A nous aussi de tenter de sortir des marchés classiques, de ne pas négliger toutes les opportunités.. »
Coopenoix commercialise à 80% à l’export, ne faudrait -il pas avoir une politique de commercialisation davantage axée sur notre territoire.. ? » Le souci est que le marché français n’est pas extensible. Nous ferions une concurrence à d’autres metteurs en marchés. Ce serait néfaste à moyen terme. »
Marc Giraud nous informe également que la noix du sud-ouest souffre également: » la production est là et les principaux clients sont les espagnols.. Hors cette année l’Espagne importe beaucoup moins.. »
Abordons également le prix payé aux producteurs. » Les metteurs en marché font le maximum pour que le prix soit le meilleur possible, c’est un fait. Il faut être serein, il sera proche d’une certaine logique »
Yves Renn de rajouter: » la noix de Grenoble a de la chance d’avoir une filière soudée, ou tout le monde travaille dans le même sens. Ceci est indispensable si on veut conserver une filière qui va de l’avant… »
Gilbert PRECZ