/05/2016
Les prévisions actuelles de la FAO pour 2016 indiquent une production mondiale de céréales de près de 2 526 millions de tonnes, soit un niveau quasiment égal à celui de 2015.
Ceci est presque entièrement due à de meilleures perspectives concernant la production de blé, qui, selon les prévisions actuelles, devrait avoisiner les 717 millions de tonnes en 2016, soit 4 millions de plus que ce qui était prévu le mois dernier, mais cependant rester inférieure de 2,2 pour cent (soit 16 millions de tonnes) au record enregistré en 2015.
La révision à la hausse d’un mois sur l’autre des prévisions relatives à la production mondiale de blé résulte avant tout des meilleures perspectives européennes; en effet, les conditions météorologiques favorables de l’hiver passé ont regonflé les prévisions de rendement dans l’Union européenne, en Fédération de Russie et en Ukraine, faisant plus que compenser le fléchissement attendu en Inde, où les emblavures ont souffert d’un manque d’eau en début de saison et où de fortes pluies se sont déclenchées alors que la récolte a commencé.
En ce qui concerne la production de céréales secondaires, les prévisions pour 2016, qui demeurent presque inchangées par rapport au mois dernier, s’élèvent à près de 1 314 millions de tonnes, ce qui correspond à une hausse de 1 pour cent (ou 11,2 millions de tonnes) par rapport à 2015. Par rapport au mois dernier, les prévisions relatives à la production de maïs ont été révisées à la baisse dans les pays d’Afrique australe qui ont été confrontés aux graves sécheresses causées par El Niño, ce qui fait plus qu’annuler les perspectives un peu plus favorables de la production de maïs au Brésil, pays où les semis pour la campagne agricole secondaire ont été plus importants que prévu. Les prévisions de la production mondiale de riz pour 2016 se montent toujours à 495 millions de tonnes, dénotant une timide remontée de 1 pour cent par rapport à 2015.
De fait, même si le phénomène El Niño est censé prendre fin au cours des prochains mois, ce qui coïnciderait avec la plupart des semis de riz dans l’hémisphère Nord, les anomalies climatiques ont déjà provoqué des dégâts au sud et sur la ligne de l’Équateur, où la campagne est plus avancée.
L’utilisation mondiale de céréales en 2016-2017 devrait se monter à 2 549 millions de tonnes, soit une légère hausse par rapport aux prévisions du mois dernier et seulement 1,1 pour cent (ou 27 millions de tonnes) au-dessus des estimations pour 2015-2016, ce qui marquerait la deuxième année successive de croissance inférieure à la tendance. La raison principale de ce ralentissement est le moindre rythme de croissance de l’utilisation de céréales comme aliments pour animaux.
L’utilisation totale de blé prévue actuellement est de 724 millions de tonnes, soit un volume pratiquement égal à celui de 2015-2016, l’utilisation du blé à des fins alimentaires augmentant de 1,0 pour cent alors qu’on constate un recul de 1,8 pour cent de l’utilisation du blé dans l’alimentation animale.
L’utilisation mondiale de céréales secondaires devrait approcher 1 322 millions de tonnes, soit une augmentation de 1,5 pour cent environ par rapport à 2015-2016. Parmi les principales céréales secondaires, l’utilisation du maïs, soutenue par une croissance de 3,0 pour cent de son utilisation dans l’alimentation animale, devrait augmenter de 2,4 pour cent pour s’établir à 1 026 millions de tonnes. En revanche, on s’attend à ce que l’utilisation totale d’orge baisse de 2,7 pour cent (pour s’établir à 140 millions de tonnes), en grande partie sous l’effet d’un recul de 3,4 pour cent de son utilisation dans l’alimentation animale.
En 2016-2017, l’utilisation mondiale de riz devrait connaître une hausse de 1,5 pour cent pour atteindre 503 millions de tonnes, avec une augmentation de 1,3 pour cent de l’utilisation pour la consommation alimentaire; ainsi, la consommation par an et par habitant resterait stable.
Selon les prévisions actuelles concernant la production en 2016 et l’utilisation en 2016-2017, les stocks mondiaux de céréales devraient se trouver ramenés à 615 millions de tonnes d’ici à la clôture des campagnes de 2017, soit une baisse de 3,3 pour cent (ou 21 millions de tonnes) par rapport au niveau prévu pour 2016. Les prévisions établies ce mois-ci dépassent de 4 millions de tonnes la première projection de la FAO pour 2016-2017, publiée le mois dernier, en raison des perspectives plus optimistes relatives à la production mondiale de céréales. Malgré une baisse des réserves mondiales en glissement annuel, le rapport stock-utilisation au niveau mondial ne devrait connaître qu’un léger recul (23,4 pour cent en 2016-2017 contre 24,9 pour cent pour la saison actuelle).
En ce qui concerne les principales céréales, les stocks de report du riz devraient avoir diminué de 5 millions de tonnes d’ici à 2017, et on s’attend à une contraction plus prononcée (soit 8 millions de tonnes de moins) pour le blé et les céréales secondaires. Les pays où il est prévu que les stocks de céréales baissent d’au moins 1 million de tonnes sont le Brésil (- 4,7), l’Inde (- 2,4), la Thaïlande (- 2,8), la Chine (- 2,3), le Maroc (-1,9), la République islamique d’Iran (-1,8), l’Argentine (-1,5) et l’Afrique du Sud (-1).
Les prévisions concernant les échanges internationaux de céréales en 2016-2017, lesquels devraient se monter à 367 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que ce qui était annoncé le mois dernier, ont été revues à la hausse suite à une révision à la hausse des volumes de blé et de maïs. Sur la base de ces nouveaux chiffres, en 2016-2017, les échanges internationaux de céréales devraient être inférieurs de près de 7 millions de tonnes (1,8 pour cent) aux estimations pour 2015-2016.
Cette contraction en glissement annuel est due à un net recul des échanges internationaux de céréales secondaires, dont on estime désormais qu’ils se monteront à 169 millions de tonnes, soit jusqu’à 7 millions de tonnes (4 pour cent) de moins qu’en 2015-2016, et ce à cause d’une forte baisse des achats d’orge et de sorgho par la Chine.
S’agissant des échanges internationaux de maïs, à 130 millions de tonnes, ceux-ci devraient également enregistrer une baisse par rapport aux estimations pour 2015-2016, mais assez peu perceptible, car le net recul des importations de maïs par l’Union européenne devrait être largement compensé par l’envolée des importations des pays d’Afrique australe frappés par la sécheresse.
Les prévisions relatives au commerce mondial du blé en 2016-2017 (juillet-juin) sont à présent de 154 millions de tonnes, soit une légère hausse (0,7 pour cent) par rapport à 2015-2016 due en grande partie à l’augmentation des achats effectués par le Maroc suite au manque à produire de cette année.
Les autres pays devraient importer des quantités équivalentes à celles de 2015-2016, voire moins pour certains d’entre eux, en particulier la République islamique d’Iran. Selon les prévisions préliminaires pour l’année civile 2017, le commerce mondial du riz devrait être de l’ordre de 44,0 millions de tonnes, soit un léger recul par rapport à ce qui avait été annoncé le mois dernier, et 2 pour cent de moins que l’estimation actuelle pour 2016.
Cette contraction s’explique par les récoltes plus importantes attendues en Asie en 2016, qui devraient freiner les importations de la région, et par une réduction des disponibilités à l’exportation dans les principaux pays d’origine.