Signature officielle de la charte contre la Sharka

Le 3 octobre, l’INRA s’est associé à la DGAL (direction générale de l’alimentation) et Viniflhor pour signer la Charte de prévention et de lutte contre la sharka. Ce document commun réaffirme la nécessité et l’urgence d’une mise en cohérence des actions de lutte contre ce virus qui continue de faire des ravages dans certains départements.
Si l’INRA se réjouit de cette avancée importante, sa présidente, Marion Guillou, regrette que certaines organisations professionnelles aient conditionné la signature de la charte à l’obtention de moyens financiers additionnels. Pour elle : “La lutte a porté ses fruits dans certains départements, il est donc regrettable d’attendre de nouveaux dispositifs d’accompagnement économique pour s’engager collectivement dans la lutte. Mais nous espérons que la plupart des professionnels vont nous rejoindre.”
Une situation d’urgence
La charte a été conçue pour intensifier la prévention et la lutte contre la sharka à un moment où cette maladie continue de progresser et de menacer les exploitations de pêchers, d’abricotiers et de pruniers du sud de la France.

Il est donc urgent de sensibiliser les arboriculteurs à l’arrachage précoce des arbres contaminés, seule solution connue à ce jour pour enrayer la maladie.

L’expérience montre en effet que lorsque cette méthode est appliquée de façon systématique, il est possible de stopper, voire de faire reculer cette maladie. C’est le cas dans le Sud-Ouest. Il n’y a donc aucune raison pour que cela ne fonctionne pas dans les départements particulièrement touchés comme la Drôme.
La nécessité de mobiliser tous les acteurs de la filière
Pour y parvenir, l’objectif de la Charte est de mettre en cohérence l’ensemble du dispositif et de fédérer tous les acteurs de la filière, professionnels, pouvoirs publics et recherche, dans une démarche intégrée. Trois domaines sont concernés : l’organisation de la prévention, la lutte opérationnelle contre la sharka, la mise en place d’un réseau de surveillance épidémiologique. L’INRA y contribuera en apportant ses compétences dans les domaines de la virologie, de l’épidémiologie, de la génétique et de l’agronomie, en optimisant les méthodes de diagnostic et en assurant une veille scientifique internationale.
La charte : le résultat d’une large concertation
La charte signée le 3 octobre fait suite à une large concertation avec les principaux acteurs de la filière. Chacun a pu faire part de ses propositions, dont la version définitive de la charte tient compte. Certaines organisations ont cependant souhaité conditionner leur signature à un volet financier. Marion Guillou, présidente de l’INRA, le regrette : “Quand on est confronté à une maladie, on a d’abord l’obligation d’agir. Il en va de l’intérêt de tous”. C’est la raison pour laquelle la présidente de l’INRA “souhaite que tous les acteurs concernés se mobilisent rapidement autour de cette charte qui a vocation à être le socle d’une plate-forme d’actions communes”.

Communes touchées en Isère: Bougé-Chamballud, Sablons, St Maurice l’Exil, Chanas, Salaize sur Sanne, Sonnay, Epinouze (commune drômoise limitrophe avec l’Isère)

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sharka sur nectarines: fruits impropres à la consommation

Maladie inguérissable

Les scientifiques l’appellent Plum Pox Virus mais cette maladie inguérissable est plus connue des arboriculteurs français sous le nom de sharka des plantes. C’est en Europe de l’Est que la maladie a été pour la première fois observée en 1916. Qu’il s’attaque aux pruniers, aux pêchers, ou aux abricotiers, le mal se manifeste par des symptômes similaires. Les feuilles présentent des décolorations nervaires diffuses ou des halos, et les fruits peuvent être déformés, acides et tachés eux-aussi d’auréoles.

La maladie occasionne de sérieuses pertes pour les producteurs de fruits à noyau. Le virus de la sharka est disséminé par l’intermédiaire d’une vingtaine d’espèces de pucerons vecteurs ou par le greffage. Aucun traitement curatif ne permet de guérir les arbres. En attendant la mise au point de méthodes alternatives, la seule mesure de lutte réside dans la surveillance des végétaux sensibles et l’arrachage systématique des arbres contaminés.

Gilbert

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