L’aulne vert et le tétras-lyre

Une espèce végétale qui prolifère, l’aulne vert, une espèce animale en voie de disparition, le Tétras-lyre. Un jeune chercheur, qui a soutenu sa thèse à Grenoble, il y a quelques mois, montre que dans les Alpes, la première n’est pas tout à fait sans conséquence sur la seconde.

images.jpg

Le Tétras-lyre, ou petit coq de bruyère, est un oiseau discret, particulièrement sensible aux modifications de son habitat. Dans son travail de thèse, soutenue le 24 juin dernier à Grenoble, Samuel Decout montre qu’à l’échelle du micro-habitat, la structure spatiale du peuplement végétal -ici l’aulne vert- influe directement sur la présence de l’oiseau.

Avec la déprise agricole amorcée à la fin des années 1940, les paysages de montagne autrefois façonnés et entretenus par l’homme, sont peu à peu abandonnés. Aux pâturages succèdent des zones de reforestation spontanée, qui ferment progressivement les milieux.

Dans les Alpes, cette évolution profite en particulier à une espèce ligneuse locale, l’aulne vert qui, en 60 ans, a recolonisé près de 30 000 ha. Mais elle ne sied guère au Tétras-lyre, dont les populations diminuent dans toute l’Europe.

Des mesures conservatoires ont été prises en faveur de son habitat, les femelles qui nichent au sol et les poussins étant très sensibles aux perturbations de l’aire de reproduction estivale. A cette période, les poules ont en effet besoin d’évoluer dans les milieux où la végétation herbacée est suffisamment haute et dense pour protéger le nid des poussins. Elles affectionnent ainsi les landes ou les zones herbeuses parsemées d’arbustes colonisateurs.

Samuel Decout a étudié et modélisé à une échelle fine, celle de l’espace choisi et occupé par l’oiseau, l’impact de la structure spatiale du peuplement d’aulne vert sur la présence du Tétras-lyre. Il révèle ainsi qu’une répartition “en mosaïque” des aulnes est plus favorable au maintien durable de l’oiseau dans son milieu. En matière de gestion, le pratique des coupes raisonnées d’aulne vert, le maintien des stades intermédiaires d’embuissonnement et l’ouverture de fronts denses pourraient donc constituer autant de mesures conservatoires pour cet oiseau emblématique.

Source CEMAGREF

L’aulne vert: un gêneur pour les stations de ski

Le service des pistes de Châtel (Haute-Savoie) a recours depuis peu, au cours de l’été, à un engin de damage modifié pour débroussailler les pistes de l’aulne vert (communément appelé voraches), et autres végétations gênantes lors des premières chutes de neige. Cette machine est équipée d’un train de chenille caoutchouc et d’une débroussailleuse frontale. On peut toutefois se demander (à tort, sans doute) si des nichées de Tétras-lyres ne font pas les frais de cette opération.

images-1.jpg

 

 

Débroussaillage d’aulne vert à Chatel (photo station)

Gilbert

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Revenir en haut de page