offre de soins en milieu rural: urgence

A l’heure où de nombreux acteurs se mobilisent sur l’offre de soins et l’accès aux soins en milieu rural, (récent accord conventionnel entre l’assurance maladie et les infirmiers libéraux, grève des internes, PLFSS pour 2008), la MSA pense qu’il est nécessaire de « passer à la vitesse supérieure » et développe une réflexion d’ensemble sur ces questions.
La mission confiée à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, au préfet Philippe Ritter sur la création des agences régionales de santé et à laquelle la MSA participe, permettra de définir le cadre institutionnel dans lequel toutes ces actions devront se situer.
Une fois ce cadre précisé, la MSA présentera son plan d’actions sur l’offre de soins et l’accès aux soins en milieu rural.

LES PROPOSITIONS DE LA MSA
1) Promouvoir et mieux faire connaître la fonction de médecin généraliste exerçant en milieu rural
La crise de la démographie médicale en milieu rural se double d’une crise de la médecine générale. Parmi les motifs de désaffection des étudiants pour cette spécialité, un motif est souvent mis en avant : la méconnaissance de ce qu’est réellement la médecine générale, discipline dont le futur médecin n’entend pratiquement pas parler avant le troisième cycle de ses études, même si un stage en deuxième cycle est prévu dans le cursus de formation. Il est donc indispensable de mieux faire connaître la fonction du médecin généraliste d’une part et la spécificité de cette fonction en milieu rural d’autre part. Pour cela, différentes pistes, non exclusives et non exhaustives, existent comme :
– Inciter les médecins généralistes à devenir maîtres de stage en allégeant le cahier des charges, en les formant à l’accueil de stagiaires, en les soulageant des tâches administratives y afférentes et en réévaluant leurs indemnités.
– Développer les stages chez les médecins ruraux. La nouvelle maquette des études médicales prévoit pour la spécialité « médecine générale » un 6e semestre de stage selon le projet professionnel de l’interne, soit en médecine ambulatoire, soit dans une structure médicale agréée dans le cadre d’un projet personnel. A partir de ce semestre, les étudiants peuvent remplacer en cabinet libéral. Il serait donc intéressant de développer les stages chez les médecins ruraux. Cela permettrait aux étudiants de connaître l’exercice en milieu rural et de remplacer, voire de succéder, au praticien.

La possibilité qu’auraient ainsi les médecins ruraux d’être remplacés pourrait être une très forte incitation. En ce qui concerne l’incitation des étudiants, il conviendrait de faciliter leurs déplacements : rémunération des déplacements (non prévus statutairement), mise à disposition d’un logement (ces lieux de stage étant par définition éloignés des CHU).
« Universitariser » les maisons médicales rurales en particulier celles qui sont installées dans les hôpitaux locaux ou hôpitaux de proximité ; cela permettrait notamment de disposer de lieux de stage agréés et de proposer aux médecins un panachage des statuts (salariés, libéraux…).
2) Développer le travail en réseau
Les incitations financières à l’installation ou au maintien de professionnels de santé en milieu rural sont de portée limitée dans la mesure où l’activité (et donc la rémunération) des professionnels sur ces territoires est plutôt forte et en tout cas supérieure à celle des professionnels de même âge installés en ville ou dans des zones de démographie professionnelle plus élevée. Ce que recherche le professionnel de santé exerçant en milieu rural est une meilleure gestion de son temps et non pas nécessairement un revenu supplémentaire. Il convient donc de trouver des solutions qui proposent aux professionnels de santé de meilleures conditions d’exercice.
La MSA a développé de nouvelles formes d’organisation du travail des professionnels de santé en milieu rural. L’un de ces nouveaux modes est la maison de santé pluridisciplinaire rurale.
Ce sont des cabinets de groupe pluridisciplinaires qui peuvent émerger soit par regroupement dans les gros bourgs, soit par regroupement fonctionnel, avec partage de secrétariat, télémédecine et dossier médical partagé pour assurer le suivi médical du patient. Ces modes d’organisation doivent tenir compte du transport des patients et de l’implantation des pharmacies et être à l’initiative des acteurs locaux tenant compte ainsi des spécificités locales. Ils constituent une piste de solution mais l’effort financier des financeurs (Conseil régionaux, Assurance maladie) doit être essentiellement fléché vers les territoires ruraux où les professionnels n’ont pas la capacité d’investir à titre personnel. Actuellement les caisses de MSA appuient une quinzaine de projets de Maisons de santé rurales (MSR).

Sur un tel dossier, la MSA n’intervient pas directement comme opérateur mais étudie les facteurs de réussite et d’accompagnement local des MSR notamment à l’aide de guides et d’outils méthodologiques élaborés spécialement. C’est son savoir faire d’ingénierie de projet sanitaire qu’elle met à disposition des acteurs locaux. Une telle expertise permet d’éviter les écueils trop fréquemment rencontrés de projets « clés en main » qui une fois acquis ne répondent pas aux besoins locaux.
Les modes de relations entre professionnels de santé au sein des maisons de santé pluridisciplinaires peuvent être innovants et ces maisons pourraient être le terreau d’expériences de délégation de tâches entre professionnels de santé.

Gilbert

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