Objectifs bio du Grenelle : Les producteurs de Rhône-Alpes disent ‘’CHICHE’’

Les objectifs concernant l’agriculture biologique annoncés par le Président de la République à l’issue du Grenelle de l’environnement sont séduisants et souhaitables : triplement de la production bio française à horizon 2012 et 20 % de repas bio en restauration collective à cette même échéance. Si la volonté politique est déjà une étape, elle ne suffira pas à réaliser les ambitions affichées. Les agriculteurs bio de Rhône-Alpes réunisau sein de Corabio, ont évalué les conditions nécessaires à la concrétisation de ces objectifs.

D’après les derniers chiffres officiels, la Région Rhône-Alpes compte 1336 agriculteurs bio qui cultivent 48 885 hectares, soit 3,3 % de la surface agricole utile régionale (SAU).

Si l’on rapporte cet objectif de triplement des surfaces au niveau national pour 2012 tel qu’annoncé par Nicolas Sarkozy à Rhône-Alpes, la Région devrait atteindre 10% de son agriculture en bio à cette échéance. Concrètement, cela signifie une progression constante et moyenne, dès 2008, de 25 % du nombre de producteurs et de surfaces.

Le triplement des surfaces d’ici 2012 devrait permettre d’atteindre l’autosuffisance. En effet, le marché est aujourd’hui
approvisionné à hauteur de 40 % par des produits d’importation, et la consommation progresse en France de 10 % par an depuis 5 ans.
Cependant la volonté politique ne peut suffire à elle seule à encourager les agriculteurs vers la conversion à l’agriculture biologique.

En effet, au moment ou les cours des matières premières agricoles flambent, seul un encouragement financier pourrait permettre d’atteindre le taux de 10 % des surfaces.

Or le plan de développement rural hexagonal (2ème pilier de la PAC), mis en place en 2007, prévoit des mesures agri-environnementales territoriales moins exigeantes qu’une conversion à l’AB mais plus intéressantes financièrement.

Par ailleurs, un simple calcul arithmétique des mesures d’aide à la conversion appliquées aux surfaces à convertir montre qu’il faudrait une enveloppe de 75 millions d’euros pour la région Rhône-Alpes d’ici 2012, soit plus de 12 fois ce qui est programmé.

L’atteinte de 20% de produits bio en restauration collective soutiendra encore davantage la demande, mais sans les moyens de développer rapidement la production, elle viendrait encore accroître le volume des importations.

Les producteurs bio de Rhône-Alpes se réjouissent donc que l’excellence environnementale de leur mode de production soit reconnue au plus haut niveau par des objectifs ambitieux.

Plus que jamais, la priorité est donc à l’installation et à la conversion d’agriculteurs en bio. Corabio espère que les moyens alloués seront à la hauteur des objectifs fixés.

Gilbert

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