loup: même combat que les agriculteurs….

Quelques semaines après l’ouverture de la chasse, un point a été fait avec Roger Baboud Besse, président de la fédération départementale des chasseurs de l’Isère.

Comment s’est passée l’ouverture?

« C’est une bonne ouverture; pourtant on a eu quelques craintes au niveau du petit gibier à cause d’une météo défavorable. Bien entendu, on a subi comme les agriculteurs des attaques liées au loup. Pour le sanglier, l’année sera bonne, on maîtrise bien sa population et je me réjouis que l’on ait pu reprendre le dialogue avec les responsables professionnels agricoles. Ce n’est plus la guerre, on travaille normalement et j’estime que l’on fait du bon travail.

Il y a toujours des dégats mais ils sont réglés en bonne intélligence. Il en est de même avec les forestiers. Ceux-ci subissent des dégâts causés par les chevreuils et les cerfs. On essaie de s’entendre et cela se passe bien. Je suis également satisfait de noter que depuis l’an 2000 nous n’avons pas d’accident lié à la chasse. Une grosse campagne de communication et de prévention a été faite dans ce sens et elle porte ses fruits. »

Dossier brûlant le loup

« Hélas, le sujet est: bien brûlant. Le loup attaque les ovins mais il ne faut pas oublier qu’il s’attaque également à la faune sauvage. Le loup attaque le mouton en été et les chevreuils, chamois, mouflons cerfs et faons en hiver. Il les attaque en zone forestière. Les dégâts causés par le loup sur la faune sauvage sont moins médiatisés mais, croyez-moi, sont du même calibre, aussi spectaculaires et aussi dramatiques.

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Ces attaques sont tellement fréquentes qu’elles sont entrées dans les moeurs!

À ce niveau, notre combat doit être le même que celui que mènent les agriculteurs. Je me mets, sans démagogie aucune, à la place de ces derniers mais également des bergers. Certes, il y a une différence importante, lorsque des bêtes d’élevage sont massacrées c’est tout un travail qui est remis en cause. Je me dis que l’on vit une drôle d’époque. je ne comprends pas, je n’admets pas qu’une minorité impose le loup mais également l’ours, le lynx et que face à cela la grande majorité est impuissante, n’est pas écoutée. »

Vous avez également travaillé avec le monde agricole sur les jachères fleuries

« C’est exact. Nous menons en partenariat avec la chambre d’agriculture, la DDAF, le conseil général et les apiculteurs des opérations de jachères fleuries Celles ci jouent un rôle bien plus important que celui du coup d’oeil esthétique. Elles permettent en particulier au petit gibier de plaine de trouver tout ce dont il a besoin. Nous obtenons le même résultat avec les jachères dites de faune sauvage. Ces jachères fleuries jouent un grand rôle et pourtant l’union européenne veut les supprimer. C’est une aberration. Nous sommes intervenus auprès des différents décideurs locaux afin de trouver une solution. »

La jachère de Beaucroissant est-elle un coup médiatique?

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« Pas du tout. Il est exact qu’elle est au bord de la route, à proximité d’un village connu grâce à sa foire. Le terrain plat, d’une superficie importante, tous les atouts étaient réunis pour y installer une jachère fleurie »

C’est un peu votre participation au Grenelle de l’environnement?

« Nous n’avons pas attendu le Grenelle de l’environnement pour se pencher sur différents problèmes liés à ce sujet. Cela fait plus de 10 ans que l’on travaille sur de nombreux dossiers, dans de nombreuses régions et que nous signons des conventions avec différents partenaires afin de préserver notre environnement. »

Comment voyez-vous l’avenir de la chasse?

«On subit tout, comme les agriculteurs, une baisse des surfaces rurales, surtout en plaine et bien évidemment au bord des villes. Cela n’empêche, on n’arrivera pas un jour à une chasse O. Nul ne doit ignorer que nous sommes la deuxième fédération en France, au niveau des adhérents, après le football.

Notre activité doit rester une activité de loisir, celle-ci doit être liée à la protection de l’environnement, au maintien de la ruralité … Nous devons poursuivre nos campagnes d’information pour le prouver et pour tenter de convaincre les sceptiques que nous ne sommes pas que des sanguins, des tueurs. Pour en revenir au problème du loup, je trouve ridicule de classer les animaux en protégés, nuisibles, chassables…

Il serait à mon sens plus intelligent de réguler toutes les espèces en fonction de normes bien précises, bien établies. Cela éviterait de nombreux problèmes… »

Gilbert

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