Depuis l’an 2000, le nombre de chaufferies automatiques au bois a grimpé en flèche en Isère. On compte environ 47 chaufferies portées par des collectivités locales ou des bailleurs sociaux et plus de 700 chaufferies individuelles ou en collectif privé. L’AGEDEN, association pionnière en matière d’ énergies renouvelables (fondée en 1977), est pour beaucoup dans cette évolution qui a dynamisé la filière bois et généré un véritable élan de développement durable local. Mais ce mode de chauffage est-il exempt de toute nuisances?
Les promoteurs de cette énergie renouvelable soulignent le fait que le CO2 libéré pendant la combustion du bois est le même que celui qu’il a absorbé par photosynthèse pour sa croissance et même inférieur à celui qui serait rejeté dans l’atmosphère lors de sa dégradation naturelle. En se décomposant naturellement le bois produit du CH4 (méthane), en plus du CO2, jouant un rôle nettement plus important sur l’accroissement de l’effet de serre. En l’utilisant pour le chauffage, il est donc neutre vis-à-vis de l’effet de serre.
Un début de polémique est né quant à la propreté de cette énergie, portée par un élu de Saint-Martin d’Uriage, Gabriel Ullman, expert auprès de la cour d’appel de Grenoble pour les questions d’environnement. Il s’oppose au projet municipal d’installation d’une chaufferie automatique à bois, à proximité de l’école maternelle, estimant que l’absence de nocivité des effluents de ce mode de chauffage n’est pas démontrée. Il a notamment fait état de ses griefs sur ce sujet, sans ménagement, dans Le Monde du 29 décembre 2007, allant jusqu’à évoquer « une bombe à retardement sanitaire…similaire à ce qui s’est passé pour les incinérateurs ». Son intervention n’a pas été vaine: une étude d’impact, menée par l’ADEME, est en cours à Saint-Martin-d’Uriage.
Du côté de l’AGEDEN, où l’on a toujours privilégié sobriété énergétique et efficacité, on s’efforce, avec beaucoup de pédagogie, de rééquilibrer les choses. Explications d’ Alain Weber, responsable du secteur biomasse:
« Ces critiques opérent un amalgame entre le chauffage au bois bûche en général -cheminées ouvertes, anciens poêles, inserts, etc- et les chaufferies automatiques. Personne ne conteste le fait que dans le premier cas, les rejets d’effluents contribuent à la pollution de l’atmosphère en poussières et HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques). Mais ça n’a rien à voir avec les chaudières automatiques qui sont des appareils performants, réglementés, qui, eux, permettent une combustion complète du bois « .
Les rejets, précise l’AGEDEN, sont essentiellement constitués de dioxyde de carbone, de vapeur d’eau et de cendres. Ils contiennent très peu de goudrons et d’ acides.
Il existe, bien sûr, plusieurs types d’appareils, notamment de très bonnes chaudières fonctionnant avec du bois bûche mais n’ayant pas d’autonomie importante (alimentation au minimum deux fois par jour, des phases de ralentis entraînant la formation de polluants en plus grand nombre) et ne pouvant donc pas être comparées avec d’autres chaudières à énergie fossile reliées à un chauffage central.
Le fonctionnement des chaudières automatiques au bois est proche de celui des chaudières classiques (fioul, gaz). Seuls le système d’alimentation et le combustible changent. Ces chaudières ont des performances intéressantes avec des rendements de combustion élevés (de l’ordre de 85 à 95 %) et une combustion presque totale du bois entraînant très peu de cendres (1 %). Elles possèdent aussi une grande autonomie car l’alimentation, l’allumage et le décendrage sont automatiques.
C’est dans le cas d’une combustion incomplète (cheminées ouvertes, poêles ou inserts de mauvaise qualité, régime de ralenti, etc.) qu’il y a matière à s’inquiéter: la pollution et l’entretien augmentent énormément. Beaucoup de chaleur est perdue dans le conduit de fumée. Des goudrons, de l’acide acétique et des poussières se déposent dans ces mêmes conduits et s’échappent par la cheminée entraînant une pollution importante ainsi que des risques d’incendies (feu de cheminée). Leur concentration est conditionnée par la qualité du matériel utilisé, les phases de ralenti, la qualité de la combustion ainsi que la qualité du bois son humidité.
Contribution du bois énergie dans le bilan national des émissions
Source ADEME/CITEPA 2003
Les chiffres se trouvant dans les cases rouges (CO, COV et HAP) sont justement dus aux appareils ayant une combustion incomplète du secteur domestique (cheminée ouverte ou ancien poêle) et non aux chaudières bois automatiques ou poêles performants type flamme verte.
L’AGEDEN souligne que l’utilisation d’un matériel performant, respectant les normes en vigueur, permet de se chauffer avec le même confort et un budget de fonctionnement nettement inférieur à une énergie fossile, tout en diminuant notre empreinte écologique. Et au prix du baril de brut, cette alternative ne peut que s’apprécier.
Lire le rapport Atmo Rhône-Alpes Combustion bois et qualité de l’air sur /http-::www.atmo-rhonealpes.orgin
Je me demande quelle crédibilité apporter aux dires de Mr ULLMAN qui est « un expert » on se demande toujours et encore en quoi?