FCO: la France organise une campagne de vaccination

Michel Barnier, ministre de l’Agriculture et de la Pêche était aujourd’hui à Cournon pour la clôture de l’assemblée générale de la Fédération nationale bovine (FNB). Il a notamment abordé deux questions cruciales pour les éleveurs, à savoir celle de la campagne de vaccination contre la FCO ou maladie de la langue bleue (bluetongue) et celle touchant au plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE).

1- Fièvre catarrhale ovine (FCO)

Compte tenu de l’étendue de l’épizootie, Bruxelles, il y a un mois, avait donné le feu vert pour la mise en oeuvre d’une campagne de vaccination massive d’urgence dans les Etats membres touchés par la FCO. Michel Barnier a fait le bilan de ce fléau et abordé les modalités de la campagne de vaccination qui doit être mise en oeuvre « dans les meilleurs délais ».

« L’entrée en vigueur du règlement sanitaire européen du 1er novembre 2007 a permis d’assouplir les conditions de mouvements des animaux. Le maintien des flux commerciaux a limité l’impact économique de la fièvre catarrhale ovine.
Mais l’épizootie a continué à progresser et les cas cliniques, les mortalités et les pertes indirectes se sont multipliés dans vos exploitations. Cela s’est poursuivi pendant l’hiver. Nous n’avons pas pu cette année déclarer de période d’inactivité vectorielle.

80 départements sont aujourd’hui concernés par des mesures sanitaires et plus de 16 000 cas ont été confirmés en France. On peut considérer que l’ensemble de notre territoire est maintenant concerné par le sérotype 8 de la fièvre catarrhale. Le sérotype 1 reste pour le moment cantonné dans les Pyrénées.

Face à cette situation, notre action est maintenant concentrée sur la mise en place dans les meilleurs délais d’un plan de vaccination pour l’ensemble du territoire. Les appels d’offre que j’ai lancés fin 2007 – et nous étions les premiers en Europe à le faire – nous permettent d’avoir des doses vaccinales pour l’ensemble du cheptel français (4 millions de doses dès avril, 6 millions de doses supplémentaires en mai et nous atteindrons en tout 30 millions de doses utilisée en août).

Pourtant, il nous faut définir des priorités, car la fourniture des vaccins sera étalée sur l’année. Les 16 départements touchés en 2006 seront prioritaires. Pour le reste du territoire, les priorités bovines seront les animaux en âge de reproduction. S’agissant de la vaccination des ovins et des caprins, les mêmes règles seront appliquées.
Et puis, nous avons un problème particulier avec les exportations vers l’Italie qui souhaite interdire le commerce d’animaux non vaccinés dès le mois de mars. J’ai saisi mon homologue italien pour lui demander des aménagements en attendant le démarrage de la campagne de vaccination. Les broutards exportés feront partie des priorités de vaccination.

Concernant le financement de la campagne de vaccination 2008, deux éléments sont à prendre en compte :
Pour les vaccins : la Commission européenne a annoncé leur prise en charge à 100 %. Cette aide étant plafonnée, l’Etat apportera le complément nécessaire, soit environ 10 millions d’euros.
Pour la vaccination : la Commission prendra en charge 50% de la campagne. L’Etat assurera le paiement direct des aides européennes aux vétérinaires. La vaccination sera facultative. Son organisation et la facturation aux éleveurs seront traitées dans le cadre des relations habituelles qui existent entre les vétérinaires et leurs clients.

A terme, cette campagne de vaccination permettra de limiter les cas cliniques et les pertes économiques pour les exploitations.
J’ai demandé la mise en place d’un observatoire national afin de pouvoir suivre objectivement les difficultés économiques rencontrées par les élevages. Les professionnels sont associés à cette démarche, et les premiers résultats seront disponibles en avril. Sans attendre les résultats de l’observatoire, j’avais réservé dès le mois de septembre dernier une enveloppe de plus de 13 millions d’euros pour indemniser les mortalités et pour abonder le fonds d’allégement des charges.
j’ai décidé cette semaine d’apporter un soutien supplémentaire aux exploitations touchées par la FCO :
– 3 millions d’euros pour renforcer le fond d’allègement des charges et permettre aux régions qui avaient peu touché d’aides en début d’épizootie de voir leurs enveloppes rééquilibrées. J’ai donné des instructions pour que la répartition départementale soit effective dès la semaine prochaine ;
– 4 autres millions d’euros pour apporter un complément d’indemnisation aux mortalités constatées en 2007 et début 2008.

2- Plan de Modernisation des Bâtiments d’Elevage (PMBE)

Ce dossier a connu cette année un déroulement satisfaisant. Dès mon arrivée au sein de ce ministère, vous m’avez fait part des besoins structurels importants pour la modernisation du parc des bâtiments d’élevage.
En raison du succès du programme et malgré les moyens financiers mobilisés – 300 M€ en deux ans dont 100 M€ du seul ministère de l’agriculture – plus de 10 000 dossiers se trouvaient en attente de financement au 31 août 2007.
Cette situation n’était pas acceptable, les éleveurs ont besoin d’avoir une visibilité pour mener à bien leurs projets d’investissements nécessaires au développement de notre filière d’élevage français.
Pour cette raison, en lien avec les organisations professionnelles agricoles et notamment la FNB, nous avons voulu dès l’été 2007 mettre en place un véritable plan de relance pour le PMBE. Nous l’avons fait ensemble et je tiens à souligner le sens des responsabilités de votre fédération et des autres partenaires du plan. Avec vous, nous avons défini un nouveau cadre d’intervention qui nous a permis de financer en 2007 la quasi totalité des dossiers qui étaient en attente au 31 août 2007.
Pour accompagner ce plan, vous avez souhaité un engagement sans faille de l’Etat : 151 Millions d’euros (crédits du ministère complété par l’Union européenne) ont été engagés pour 9 700 dossiers. De plus, je voudrais saluer l’effort substantiel des collectivités territoriales dont le montant total engagé est de 56 M€ (en incluant la participation de l’UE). Cette mobilisation de tous a permis de régler le problème des files d’attente, engagement que j’avais pris avec vous cet été. Cet effort financier sera poursuivi sur les prochaines années.

Gilbert

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