Vaccination FCO: le GDS “gère la pénurie”

Le Groupement de défense sanitaire (GDS) du cheptel de l’Isère a tenu aujourd’hui son assemblée générale à la Chambre d’Agriculture en présence, notamment, de Jean-Pierre Vernozy, directeur départemental des services vétérinaires. Outre la présentation des comptes et du budget, présentés respectivement par Alain Lachapelle -qui fait valoir ses droits à la retraite en mai- et Michel Duprès, deux dossiers ont mobilisé en grande partie le déroulement de cette assemblée:

– la campagne de vaccination contre la FCO. Dans notre département, le cheptel éligible est évalué à 95 000 bovins et 55 000 petits ruminants. En principe, début en avril pour les animaux transhumants, à partir de juin pour le reste du troupeau

– la création d’un service administratif commun avec le CIEL (contrôle laitier Isére) au sein d’une association dont la Chambre d’Agriculture sera membre

Dossier FCO

Comme le souligne Michel Boursier dans son rapport moral et d’orientation, “la propagation de la fièvre catarrhale (maladie de la langue bleue) a marqué l’année 2007 avec toutes ses conséquences sur la santé des animaux, les pertes et frais pour les éleveurs et une charge de travail accrue pour tous les GDS”.

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Autour de Michel Boursier, Alain Lachapelle, Michel Duprès, Jean-Pierre Vernozy

L’année 2008 ne va pas aller dans le sens d’une baisse de cette charge de travail puisqu’un plan de vaccination a été décidé pour l’ensemble du territoire. 80 départements sont concernés par des mesures sanitaires et plus de 18 000 cas ont été confirmés en France. Michel Barnier précisait dernièrement, lors de l’AG de la FNPL, “que des doses permettant la vaccination de 200 000 animaux sont disponibles ou en cours d’acheminement, en priorité dans les 16 départements qui avaient déjà été touchés par la FCO en 2006”.
Deux éléments importants de cette campagne à venir:

1- il est du ressort de chaque département de gèrer la vaccination du cheptel de ses éleveurs. Ce qui pose des problèmes aux éleveurs originaires d’autres départements qui pratiquent la transhumance (sur les alpages de l’Isère, notamment, où l’on recense 7000 bovins et 35 000 petits ruminants)

2- la prophylaxie est facultative. N’empêche, comme cela fut souligné à la tribune, qu’elle est vivement conseillée

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Bref, la campagne de vaccination s’avère problématique du fait, entre autres, d’une mobilisation insuffisante de doses de vaccin:

“On gère la pénurie, remarque Michel Boursier. Et puis nous devons sans cesse adapter notre stratégie en fonction de l’état des connaissances, qui évolue de jour en jour, en matière d’épidémiologie. On n’a jamais travaillé dans ces conditions. Il y a un travail de recherche monstrueux qui est en train de se faire et on ne peut agir sans en connaître les résultats”.

Autre question en suspens: qui va procéder à l’inoculation des doses (deux injections à un mois d’intervalle)? Y aura-t-il assez de vétérinaires disponibles, même si les écoles, comme cela fut souligné par un vétérinaire présent dans la salle, font le forcing pour mobiliser les jeunes diplômés? Doit-on autoriser les éleveurs à pratiquer eux-mêmes l’inoculation sous contrôle des vétérinaires?

Michel Boursier: “Ce serait une erreur historique de se priver des compétences des éleveurs capables de pratiquer la vaccination eux-mêmes. L’éleveur est le premier infirmier de son troupeau”.

Jean-Perre Vernozy (DSV):”Il faut rappeler que pour les broutards, une certification est obligatoire. Donc, la vaccination doit être faite par un vétérinaire. Pour le reste, je pense que cela fera l’objet d’une décision nationale”.

Les éleveurs réunis au sein de leurs Groupements de Défense Sanitaire ont demandé il y a un mois que la vaccination des animaux soit réalisée dès 2008 par les éleveurs sous contrôle des vétérinaires, estimant que cette orientation :

-permet d’avoir la plus grande réactivité pour vacciner rapidement, gage de la meilleure efficacité pour enrayer la maladie, réalisée sous le contrôle des vétérinaires

-assure la rigueur nécessaire dans l’utilisation du vaccin, le respect des priorités

-limite les charges à supporter par les éleveurs, qui dans le même moment constituent une Caisse Nationale de Solidarité Santé Animale pour venir en aide aux élevages les plus touchés.

Dossier GDS/CIEL

Michel Boursier:”Après plusieurs années de discussion, nous sommes tombés d’accord avec nos partenaires du contrôle laitier sur la création d’une association de gestion administrative commune à nos deux entités. Mais l’opportunité de ce rapprochement ne s’arrête pas là et aujourd’hui nous travaillons ensemble, CIEL, GDS et Chambre d’Agriculture dans la perspective d’une association destinée à apporter les services dont les éleveurs de notre département ont besoin afin de développer leurs élevages”.

Une résolution a été adoptée sur ce point par l’assemblée générale.

Gilbert

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