Les résultats de l’enquête commandée par le Conseil local de développement d’Alpes sud-Isère, ont été présentés hier à la mairie de Vizille par les étudiants de 5e année du master Progis (Etudes d’opinion et de marché) de l’IEP de Grenoble. L’objet de ce travail: mieux connaître les comportements de consommation vis-à-vis des produits locaux du sud Grenoblois, de la Matheysine, du Trièves et de l’Oisans.
Comme l’ont exposé les huit étudiants présents (une promotion qui s’est imposée!), cette étude comporte des entretiens individuels, une réunion de groupe, et une enquête auprès d’un échantillon représentatif des habitants, âgés de 18 ans et plus, du sud-Isère et de l’agglomération grenobloise. Ainsi ont été interrogés par téléphone, du 18 février au 8 mars 2008, 150 habitants du Trièves, 150 de la Matheysine, 148 de l’Oisans, 149 du sud Grenoblois et 152 de l’agglomération grenobloise. Soit au total 749 personnes interrogées. Cinq profils de consommateurs ont été dégagés: les assidus (39%), les personnes à fort potentiel de consommation (13%), à potentiel moyen (19%), les non-consommateurs (11%), enfin les 18% restants ne sont pas capables de citer spontanément des produits locaux provenant du Sud de l’Isère.
Les conclusions de l’enquête sont les suivantes:
– une forte majorité de consommateurs a une attitude positive à l’égard des produits isus de l’agriculture locale (et pas nécessairement biologique). Ces produits bénéficient d’une très bonne image
– il ressort des entretiens qu’il existe un réel déficit d’information sur ces produits locaux à l’intérieur même du territoire Alpes sud Isère (et a fortiori au-delà). Ainsi, un habitant de l’Oisans qui sait tout ou presque sur le farci ou le pain de Besse peut ignorer ce qu’est le murçon ou le carré du Trièves
– les potentialités existent pour développer la vente des produits issus de l’agriculture locale en créant des magasins spécialisés sur chaque territoire
Si tout permet de penser, au vu de ces données, qu’une campagne de promotion des produits locaux sud-Isère a de bonnes chances de dynamiser la consommation, le débat avec la salle, où étaient présents des élus, des agriculteurs, des membres d’associations, a néanmoins soulevé la question du manque de producteurs. Deux agricultrices et un animateur d’AMAP (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ont souligné le fait qu’à Vizille, par exemple, il y avait un besoin criant de maraîchers. Et il va de soi que si l’on veut promouvoir une véritable gamme de produits, on ne peut se passer de légumes. La nouvelle équipe municipale, dont un adjoint était présent, a la volonté d’agir en faveur de l’installation d’un ou deux maraîchers, de redynamiser le marché, et de créer un rayon produits locaux au sein d’une grande surface.