Une maison bois et paille? C’est possible

Parmi les nombreuses conférences qui ont eu lieu dans le cadre du salon européen du bois et de l’habitat durable, petit retour sur celle de François Leroux, expert technique de l’association Oïkos et Philippe Robelo, auto-constructeur d’une maison en paille. Cette technique – ossature bois+ remplissage paille- jusqu’alors développée au Canada et aux USA commence à connaître un certain succès en France.

Grâce, entre autres, à Oïkos, un organisme lyonnais de formation de professionnels du bâtiment à l’habitat écologique, qui avec l’aide de la région Rhône-Alpes, consacre une part de son temps à l’information grand public, y compris dans les écoles, et à la formation à l’auto-construction. Quant à la formule bois+paille, c’est une technique, comme le soulignait François Leroux, qui est plus adaptée, pour l’instant, à la maison individuelle qu’à l’habitat collectif. Idem pour la terre crue. Mais il rappelle dans le même temps qu’à l’horizon 2020, tous les bâtiments devront avoir les propriétés de la construction passive et que l’on a, aujourd’hui besoin de tester le plus grand nombre de techniques et de matériaux pour arriver à cet objectif.

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La botte de paille: un nouveau matériau de construction

Une expérimentation a débuté il y a 3 ans à Montholier, dans le Jura. Il s’agit d’une construction à ossature bois + remplissage murs et toiture avec des bottes de paille calibrées, trempées dans un lait de chaux. « Nous sommes proches des maisons basse énergie, précise François Leroux. C’est à dire, ayant une consommation de 50 kWh/m2/an. L’objectif de cette expérimentation est d’avoir une assise scientifique pour la mise en oeuvre de ces techniques ».

Philippe Robelo, salarié à mi-temps de l’association Oïkos, consacre l’autre moitié de son temps à construire sa maison avec l’aide de son épouse Jocelyne, qui, elle, est salariée à plein temps. Cette maison, toujours en chantier, se situe dans le Bugey (Ain), à 850m d’altitude. C’est pour Philippe Robelo, dynamique quinquagénaire, sa première expérience d’auto-constructeur. Il a expliqué en long et en large, diapos à l’appui, comment il mène son chantier, des fondations à la toiture, avec le souci de réduire autant que possible la dépense d’énergie, autrement dit en se procurant les matériaux sur place. Pour la manipulation de la paille, Philippe s’est créé ses propres outils: un « bourre-pif », sorte de massette en bois, pour tasser les bottes et un caisson de mise en place.
La charpente: Philippe l’a confiée à des pros. Le bois: du pin Douglas de la vallée d’Azergues. La paille: 320 bottes achetées à l’agriculteur voisin qui cultive du seigle bio. Murs intérieurs: briques remplies de sable. Fondations: dalle béton+ lit de cailloux calcaires issus de la rivière, parcouru de tuyaux perforés + géotextile+sable, tout cela pour prévenir l’humidité. Budget prévisionnel: 120 000€. Début des travaux: juillet 2007. Fin des travaux août 2008 si tout va bien.

Reste, entre autres, au couple Robelo à procéder à la mise en place d’un puits canadien et du solaire thermique. Sillon38 leur adresse tous ses encouragements.

Renseignements: oikos.asso.fr

Gilbert

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