Cet après-midi, l’assemblée plénière du Conseil régional, présidée par Jean-Jack Queyranne, a abordé la question des conséquences des gels catastrophiques de Pâques sur l’arboriculture rhônalpine. Tous les départements de la Région ont été touchés par ces gels des 24 mars et 7 avril. Ils ont touché les arboriculteurs qui cultivent les fruits suivants : les abricots, les nectarines et pêches dans un premier temps ; puis ensuite les cerises et les pommes.
Le président de la Région a précisé que “les évaluations sont en cours mais on estime d’ores et déjà que ces gels ont été très dévastateurs. Les DDA des départements vont réaliser des enquêtes de terrain fin avril et dans les premiers jours de mai. Nous saurons précisément mi-mai quelle est l’étendue réelle des dégâts”.
La filière fruits en Rhône-Alpes, c’est:
– 20% du verger français,
– 62 000 personnes travaillent dans ce secteur
– 57% de la production nationale d’abricots,
– 23% des pêches et nectarines
Sur les actions déjà engagées et à venir:
“Eliane Giraud, Conseillère régionale déléguée à l’agriculture, au développement rural et aux parcs naturels régionaux, m’a représenté dans la Drôme le 30 mars dernier, en présence du Ministre Barnier, Jean Besson participait également à cette réunion. La semaine prochaine, je me rendrai dans la Drôme et je rencontrerai à cette occasion les Présidents Royannez (FRSEA et FDSEA Drôme), Aurias (Chambre d’agriculture Drôme) et Vice Président Régis Aubenas (VP de la Chambre)”.
La Région, comme l’a rappelé Jean-Jack Queyranne, prépare le futur Contrat régional d’orientation de filières consacrées aux fruits :
le comité stratégique fruits travaille avec la Région à l’élaboration du projet de CROF Fruits selon trois axes :
– structurer l’offre,
– renforcer la compétitivité des entreprises et sécuriser le positionnement de la filière sur le marché,
– valoriser l’offre.
Sur la filière Fruits, Jean-Jack Queyranne a rappelé que l’action de la Région, c’est aussi:
1) le soutien du pôle de compétitivité Fruits et Légumes de PACA,
2) les pôles d’expérimentation et de progrès (avec notamment des programmes d’actions structurées par filières et un budget annuel de 260 000 euros),
3) le plan Sharka (aide à l’inventaire des vergers 142 00 euros ; aide pour une étude prospective 65 000 euros ; aide sur 3 ans à la reconversion des agriculteurs sur les zones touchées 1,2 millions d’euros).
La question de l’assurance récolte
“L’arboriculture connaît une situation particulière puisque ces récoltes ne sont pas assurables. C’est tout l’objet de l’évolution de l’assurance récolte au niveau national et au niveau européen. Nous avons lancé une étude sur l’assurance récolte le 14 mars 2008. Un rapport d’étape sera présenté fin juin et les conclusions sont attendues pour l’automne”.
La Région attend de l’Etat qu’il assume la responsabilité de la politique agricole nationale :
1) en déclarant l’état de calamité agricole et que l’Etat abonde le fonds de calamités agricoles.
2) que l’Etat sollicite au niveau européen les aides d’urgence en les justifiant par le caractère extraordinaire du gel.
3) qu’il mette en œuvre tous les dispositifs nécessaires pour accompagner les arboriculteurs et leurs familles à court et moyen terme ; mais aussi les salariés saisonniers qui vont être touchés par les conséquences de ces gels.
Jean-Jack Queyranne: “La Région est plus qu’attentive à l’évolution de la situation. Nous exprimons notre entière solidarité. Et nous serons attentifs aux mesures à prendre pour aider les acteurs de la filière fruits (arboriculteurs et saisonniers) à dépasser cette crise. Nous assumerons nos responsabilités comme nous l’avons toujours fait. Nous interpellons d’urgence le Ministre de l’Agriculture pour que l’Etat prenne très vite la mesure de cette catastrophe. Des dispositions devront être prises dès que les évaluations et les enquêtes auront abouti. Nous serons vigilants. Nous attendons de l’Etat qu’il prenne les décisions budgétaires qu’impose l’indispensable solidarité nationale”.
