Jean-Jack Queyranne, Président du Conseil régional Rhône-Alpes, a saisi les Recteurs des deux Académies de Lyon et Grenoble pour leur faire part de son inquiétude concernant la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat professionnel en trois ans.
« Cette réforme, présentée comme expérimentale prépare, en fait, une refonte complète de notre système de formation professionnelle initiale » souligne Jean-Jack Queyranne. Faire en 3 ans ce que l’on faisait en 4 ans, en supprimant des classes passerelles peut avoir pour conséquence de renforcer les sorties sans qualification des jeunes et par conséquent leur exclusion du marché du travail. Cette décision ne correspond pas plus aux attentes des jeunes et de leurs familles qu’à celles du monde économique, qui souhaite des collaborateurs bien formés et motivés.
L’Etat ne peut décider seul. Il doit ouvrir une concertation avec les Régions compte-tenu de leurs compétences.
Cette réforme aura un impact direct sur l’ensemble de la formation professionnelle initiale, qu’elle soit assurée par la voie scolaire ou l’apprentissage. Elle pourrait entraîner un transfert de charges déguisé en direction des Régions qui seraient contraintes d’augmenter leurs capacités d’apprentissage et de formation tout au long de la vie pour compenser les situations d’échec scolaire qui risquent de se multiplier.
L’expérimentation engagée à la rentrée 2008 suppose une grande vigilance. Avant toute décision quant à sa généralisation à la rentrée 2009, il importe que les Régions soit pleinement associés à son évaluation ».

