Dans le cadre de sa tournée des territoires de l’Isère (un périple qui compte 14 étapes), le président Vallini était aujourd’hui dans le Vercors où il a rencontré les élus à Autrans, au cours d’une réunion où l’avaient rejoint deux membres de l’exécutif départemental, Gisèle Perez et Christian Nucci. Auparavant, au village vacances « L’escandille », le cas du festival international du film de montagne d’Autrans, privé d’un espace d’accueil digne de ce nom depuis la fermeture du Centre Maeva, a été exposé au président du Conseil général.

Mireille Chiocca, directrice de ce festival qui va fêter en fin d’année ses 25 ans d’existence, a véritablement lancé un SOS: « Le festival est en danger, a t-elle souligné. Le festival d’Autrans c’est 10 000 visiteurs sur 5 jours, c’est la manifestation culturelle la plus importante du plateau. Aujourd’hui nous n’avons plus de quoi accueillir ces visiteurs. La concurrence de Grenoble (qui organise également à la même époque un festival sur le même thème) ne nous facilite pas les choses. Mais nous sommes prêts à nous battre jusqu’au bout pour que ce festival reste ici, à Autrans. Nous y tenons et nos partenaires également ».
Jean Faure, sénateur de l’Isère, ancien maire d’Autrans et créateur de ce festival, enfonce le clou: »Il y a 4000 films en péril! Ils ne sont pas conservés dans les conditions de sécurité nécessaires. Il faut une salle, une salle où pourrait se retrouver, tout au long de l’année, tout ce qui touche à la montagne. »

La place manque également au village-vacances « L’Escandille », comme l’a expliqué Jean Ernicot, le directeur de cet établissement, propriété du Département, qui existe depuis 1987 et réalise 55 000 nuitées/an. Mais la capacité de la salle la plus vaste n’est que de 150 places et l’établissement doit refuser régulièrement du monde. Dans l’optique d’une diversification de l’offre, la clientèle des sports d’hiver ayant tendance à baisser, la création d’un espace adapté pour accueillir des congrès, séminaires et festivals s’avère comme la meilleure solution.
D’où ce projet de « Centre culturel européen de montagne », qui a été évalué à 3 millions € et qui permettrait d’une part d’accueillir dans de bonnes conditions le public du festival d’Autrans, d’autre part d’élargir considérablement la clientèle de l’Escandille. Un projet dont bénéficierait tout le canton.
« L’idée, poursuit Jean Faure, est de passer une convention entre Autrans et L’Escandille et de compter parallèlement sur des financements croisés de l’Etat – la DRAC en l’occurrence- de la Région et de l’Europe. Mais qui sera le maître d’ouvrage? Je ne vois que le Département qui puisse remplir ce rôle. Je demande donc au Conseil général de l’Isère d’être le maître d’ouvrage de ce projet de Centre culturel européen de montagne ».

Message reçu par le président du Conseil général qui étudiera la question avec l’assemblée départementale lorsque l’étude de faisabilité de ce centre culturel européen de montagne sera terminée. On peut imaginer qu’au terme de cette tournée des territoires – une première dans le département- il y aura du pain sur la planche pour les services de cette institution qui, au fil de la décentralisation, a vu s’accroître ses compétences.
En attendant, le prochain festival du film de montagne d’Autrans (26-30 novembre 2008) devra certainement se contenter d’un chapiteau dressé quelque part sur la commune.

